Covid-19 : un meeting de Trump «extraordinairement dangereux»

19.000 personnes sont réunies ce 20 juin dans une salle à Tulsa pour assister au premier meeting de Donald Trump. 100.000 personnes au total sont attendues dans la deuxième plus grande ville de l'Oklahoma, qui connait en ce moment une forte augmentation des cas de Covid-19. Une hérésie pour les experts en santé publique, et pour les habitants.

Le Dr Ashish Jha Ashish K. Jha est une «pointure» de la santé publique. Il dirige notamment le Global Health Institute de Harvard. Sollicité par l’Associated Press, il a qualifié ce premier meeting de la campagne de Donald Trump, à Tulsa (Oklahoma), d'«extraordinairement dangereux».

19.000 personnes seront réunies ce samedi 20 juin dans le BOK Center, une salle omnisport. Mais au total plus de 100.000 personnes sont attendues dans la ville pour ce rassemblement qui se prolonge sur plusieurs jours. Les experts redoutent que les participants propagent le virus en retournant chez eux.

Les organisateurs de la campagne du président Trump exigent d’ailleurs que les participants signent une décharge, les dégageant de toute responsabilité en cas de contamination par le Covid-19. À l'entrée du BOK Center, chaque participant sera soumis à un contrôle de température et recevra du désinfectant pour les mains et un masque... dont le port ne sera pas obligatoire.

Le Dr Bruce Dart, directeur du département de la santé pour la ville et le comté de Tulsa, avait demandé à Donald Trump de reporter ce rassemblement, ou au moins d'organiser le meeting à l'extérieur. «Je m'inquiète de notre capacité à protéger tous ceux qui participent à ce grand événement en salle (...) C'est une tempête que nous ne pouvons pas nous permettre d'avoir.» a-t-il précisé au journal Tulsa World.

Des entreprises et des habitants de Tulsa ont tenté d’imposer des mesures de précautions lors du rassemblement. Après le rejet de cette requête par un juge, leurs avocats se sont tournés vers la Cour suprême de l’Oklahoma. Ils ont fait remarquer que les tribunaux n'autorisent pas certains procès en raison des restrictions liées à la pandémie. «S'il est risqué d'avoir 12 citoyens dans un jury, comment peut-on réunir 19.000 personnes dans une salle ?» ont-ils argumenté. En vain.   

Sur Twitter, Donald Trump a répondu aux appels à annuler ou différer le meeting en accusant les médias fake news d’extrême gauche d’avoir deux poids, deux mesures avec le coronavirus et de jeter l’opprobre sur ses grands meetings.

Bruce Dart avait pourtant rappelé que Tulsa connait depuis quelques jours une forte hausse du nombre des personnes contaminées, qui n'est pas attribuable à une augmentation des tests. Un enterrement ayant attiré beaucoup de monde, et durant lequel les mesures de précautions n’ont pas été respectées, est pointé du doigt. Avec 89 nouvaux cas dans le comté de Tulsa, la journée de lundi dernier a atteint un nouveau record. Sur une semaine, l'augmentation des nouveaux cas dans le comté a bondi de 182%. L'État de l'Oklahoma - environ 4 millions d'habitants - recense 367 décès depuis le début de l'épidémie.   
 

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Source : Oklahoma State Department of Health

Aux USA, la situation s’est nettement améliorée autour de New-York, mais de nombreux États connaissent actuellement des nombres record d’hospitalisations liées au Covid-19. La barre des 120.000 morts est en passe d'être franchie.




Jeffrey M.Goodloe, le médecin responsable des Urgences pour les villes de Tulsa et Oklahoma City, s'est récemment adressé aux 4.000 personnels sous sa responsabilité pour évoquer le racisme («Le racisme est toujours une erreur») ainsi qu'à la population pour alerter sur les risques durant les manifestations (Gaz lacrymogène, balles en caoutchouc : aux USA, un urgentiste alerte sur les risques).