Les "événements indésirables graves » (EIG) sont-ils évitables ?

Le chiffre est vertigineux : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 30 000 patients français décèdent chaque année d’accidents médicaux. La moitié d’entre eux pourraient être évités.

Le chiffre est vertigineux : selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « plus de 30 000 patients français décèdent chaque année d’accidents médicaux ».

Selon la deuxième étude ENEIS (Enquête nationale sur les événements indésirables liés aux soins), plus de 300 000 EIG surviendraient chaque année dans les hôpitaux et cliniques français, soit environ neuf EIG par jour.

Plus de 300 seraient évitables, car liés à des erreurs médicales.

Quelles sont les causes des EIG ?

Les EIG seraient liés « à une pratique médicale sous-optimale, une perte de temps, une rupture dans la continuité des soins, des déviances par rapport à des protocoles, des règles ou des recommandations ».

Elles relèvent un nombre important de « défaillances humaines dans la chaine des soins ».

Les EIG sont-ils « inévitables ? »

Une part importante de ces événements est inévitable, car « ils résultent de risques auxquels le patient est exposé dans le cadre de soins optimaux ». Ils touchent plus fréquemment des patients fragiles, âgés, souvent déjà dans un mauvais état de santé.

Plus de 100 000 EIG par an seraient évitables et « n’auraient pas eu lieu si les soins avaient été conformes à la prise optimale ».

Ce sont les actes invasifs et chirurgicaux qui sont à l’origine du plus grand nombre, suivis par l’administration de produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux implantables, comme les pacemakers). On compte aussi un certain nombre d’infections nosocomiales.

Un patient sur dix rentrant à l’hôpital subit un évènement indésirable lié aux soins.

Les infections nosocomiales (contractées lors de l’hospitalisation) sont de gravité variable et représentent 750 000 cas par an. Ils sont la cause directe de 4 000 décès par an, dont près de 30 % seraient évitables.

Les EIG médicamenteux

La moitié des EIG serait due à des erreurs médicamenteuses. Une vraie inquiétude, lorsqu’on sait que chaque année, 10 000 Français meurent à cause d’une mauvaise utilisation des médicaments.

20 % des EIG « évitables » survenus à l’hôpital ou en clinique sont associés à des accidents médicamenteux.

Les traitements compliqués peuvent être difficiles à gérer par des patients âgés.

Les erreurs dans la transmission sont souvent en cause.

La check liste au bloc a été mise en place pour éviter les erreurs de cotés pour la chirurgie, car souvent l’opérateur ne connait pas le malade qu’il opère !

Un virage ambulatoire nécessaire

Une absolue rigueur de la chaine de soins est une condition préalable fondamentale. En effet, souvent les médecins de ville ne sont pas formés à la prise en charge du post opératoire. Et en cas de complications, les urgences étant saturées, il est toujours compliqué d’assurer le suivi des patients ayant subi une chirurgie ambulatoire. Des solutions se développent toutefois – comme des robots intelligents suivant la prise en charge des patients par SMS.


Cet article contient des extraits du livre « Chirurgie chronique d’une mort programmée », publié aux Éditions L’Harmattan, p209

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