WhatsAppitis : attention à l’abus de smartphone

Le prestigieux journal médical The Lancet rapporte le cas d’une patiente atteinte de douleurs vives au poignet et au pouce, après une utilisation prolongée de messagerie instantanée sur son téléphone.

Les anglophones lui ont déjà trouvé un nom.

«WhatsAppitis» ou «WhatsApp Disease» —  littéralement la maladie de Whatsapp.

En effet les experts commencent à rencontrer ce phénomène peu commun. À force de sursollicitation du pouce et du poignet pour taper des messages, des douleurs vives surviennent.

Privilégier l’écriture à deux mains

« Cela augmente avec la taille des écrans des téléphones portables — et avec l’envie d’être constamment sur les réseaux sociaux. » expliquent les auteurs de l’article.

En effet, le pouce est conçu pour soutenir la prise de la main. La fermeture du poing est un mouvement typique pour le doigt le plus fort de la main humaine ; un mouvement d’étirement ou d’étalement à long terme, cependant, ne l’est pas. Le mouvement continu du pouce dans la direction de l’auriculaire exerce un effort et provoque des douleurs du côté du pouce et du poignet.

« Le patient typique aujourd’hui est âgé de 15 à 25 ans, en fait en très bonne santé et, bien sûr, totalement connecté. Dans le passé, la patiente type était une femme de 65 ans qui a travaillé toute sa vie. Une ouvrière par exemple, qui souffrait d’usure des articulations, dont la tendinite classique du pouce. » précise The Lancet.

La solution est pourtant simple : utiliser ses deux pouces pour écrire sur son smartphone. Cela signifie que les pouces n’ont pas à parcourir de longues distances sur l’écran, de sorte qu’ils ne sont pas trop tendus.

Comment soigner ces jeunes patients ?

La différence entre l’âge et la constitution physique des patients d’aujourd’hui et du passé n’est pas seulement statistiquement intéressante, mais prive également les médecins d’options thérapeutiques.

« Pour les patients âgés, une injection de cortisone suffit pour calmer l’inflammation. Dans de rares cas, nous devions opérer et ouvrir la cavité du tendon. Je ne peux pas donner de la cortisone au jeune utilisateur de téléphone portable avec la conscience tranquille : le patient a toute sa vie devant lui. Il peut y avoir encore de vrais problèmes médicaux pour lesquels la cortisone est indispensable. Il n’y a pas non plus de véritable raison pour une intervention chirurgicale. Je ne peux que conseiller l’arrêt total d’utilisation du téléphone et la non-sollicitation de la main. Avec un peu de patience, la douleur disparaîtra au bout d’une semaine. »

Une digital détox forcée, en quelque sorte, pour une maladie qui est loin d’être nouvelle.

Déjà en 1990, la presse s’insurgeait contre la « Nintendinitis », provoquée par la sortie de la très populaire Gameboy.