Vaccin anti-grippal universel : les recherches avancent

Deux études publiées lundi pourraient permettre d’accélérer le développement d’un vaccin anti-grippal universel. En effet, le virus de la grippe évolue chaque année et son vaccin se doit donc de s’adapter. La mise au point d’un vaccin anti-grippal universel, qui protégerait contre toutes les souches de virus grippaux, fait l’objet de nombreuses

Deux études publiées lundi pourraient permettre d’accélérer le développement d’un vaccin anti-grippal universel. En effet, le virus de la grippe évolue chaque année et son vaccin se doit donc de s’adapter.

La mise au point d’un vaccin anti-grippal universel, qui protégerait contre toutes les souches de virus grippaux, fait l’objet de nombreuses recherches et ce, depuis des années mais à ce jour aucun des vaccins développés n’a été testé sur l’homme. C’est dans les revues Nature et Science que deux études bien distinctes rapportent avoir démontré “la preuve de concept” de vaccins universels sur des souris, des furets et des singes. Si ce résultat a été accueilli favorablement par plusieurs experts, ces derniers soulignent toutefois que l’arrivée d’un vaccin universel contre la grippe sur le marché n’est pas pour demain.

Grâce à des phénomènes de glissement antigénique et de cassures, les virus de la grippe évoluent en permanence. Les vaccins traditionnels contre la grippe sont composés de virus entiers inactivés et donc injectables ou atténués (spray nasal). Ils doivent donc chaque année être mis à jour, afin d’être effectifs contre les nouvelles souches.

Les équipes de chercheurs ont concentré leurs recherches sur l’hémagglutinine, cible principale des anticorps. Cette protéine est présente à la surface du virus de la grippe et permet sa fixation sur les cellules de l’organisme.

Dans l’étude publiée dans Nature, des chercheurs de l’institut américain des allergies et des maladies infectieuses, ont testé avec succès leurs vaccins sur des animaux présentant les mêmes symptômes que l’homme, à savoir des souris et des furets. La tête de l’hémagglutinine étant en constante mutation, ils en ont ciblé la tige, qui est elle beaucoup plus stable. Ils ont ensuite lié cette base provenant d’un virus A(H1N1) à des nanoparticules, ils ont combiné le tout avec un adjuvant et ont réussi à immuniser les souris et les furets avant de leur injecter des doses létales de virus A(H5N1). La vaccination n’a pas réussi à neutraliser complètement le virus H5N1 mais a protégé complètement les souris et partiellement les furets.

Gary Nabel, le responsable de l’étude a indiqué que “Cette découverte représente un pas important vers le développement d’un vaccin anti-grippal universel”.

La seconde étude publiée dans la revue américaine Science a été menée par Antoinette Impagliazzo du Crucell Vaccine Institute, un Institut de recherche du laboratoire Janssen. Elle rapporte avoir testé un vaccin ayant apporté une protection complète à des souris et une réponse immunitaire large sur des singes. Ils se sont eux aussi concentrés sur la base de l’hémagglutinine en s’efforçant de trouver des configurations capables de se lier à des anticorps monoclonaux à large spectre, ciblant de multiples souches virales.

Les chercheurs, qui estiment eux aussi avoir progressé en direction d’un vaccin anti-grippal universel, soulignent que “Le candidat final baptisé mini-HA a démontré une capacité unique à provoquer une réponse immunitaire large et protectrice chez les souris et les primates non humains” ”

Pour le Pr Bruno Lina, professeur de virologie à Lyon et directeur du centre français de référence sur la grippe: “il s’agit d’une piste de travail intéressante” ajoutant néanmoins que les souris ont une réponse immunitaire très différente de celle des humains et qu'”on ne peut pas affirmer qu’on sera en mesure de fabriquer rapidement un vaccin protégeant l’homme”.

Texte : AFP / pg