Un univers hospitalier en parallèle

Une fois les examens passés en France, je repars vers le CHU de Leipzig pour y effectuer un stage de 2 semaines à plein temps (“stage de sémiologie”- Famulatur) en service de psychosomatique. Comme nous n’avons pas ce service en France, cela m’intéressait d’avoir une vision encore différente de la clinique en Allemagne; et ce stage se révèle en

Une fois les examens passés en France, je repars vers le CHU de Leipzig pour y effectuer un stage de 2 semaines à plein temps (“stage de sémiologie”- Famulatur) en service de psychosomatique. Comme nous n’avons pas ce service en France, cela m’intéressait d’avoir une vision encore différente de la clinique en Allemagne; et ce stage se révèle en effet bien enrichissant et surprenant, un peu comme un univers hospitalier en parallèle !!!

Dès l’arrivée dans le service, l’ambiance diffère beaucoup. Ici, on ne porte pas d’habit d’hôpital, car certains patients sont pris en charge pour des phobies, qui peuvent concerner les “blouses blanches”, et aussi pour que les patients se sentent moins stigmatisés comme “malades”. Ensuite, après un tour des couloirs labyrinthiques guidée par la secrétaire et avec un autre étudiant, on nous remet un emploi du temps des patients et thérapeutes, et nous montre notre pièce. – Oui oui, nous avons notre propre pièce pour travailler la journée !-

Comment doit s’organiser notre journée ?

Eh bien nous devons assister tous les jours aux réunions des équipes thérapeutiques, qui rassemblent infirmières, médecins, kinésithérapeutes, musicothérapeutes et art-thérapeutes, et pour le reste, nous pouvons principalement suivre l’emploi du temps des patients, en assistant à leurs diverses activités thérapeutiques, et faire des ECG ainsi qu’assister les examens médico-psychiatriques d’admission des nouveaux patients. -Et nous avons même le temps de prendre une pause déjeuner ! -.

Aussi, les patients suivent bien sûr des emplois du temps différents en fonction de leur pathologie et du stade de leur thérapie, qui dure ici en moyenne 8 à 10 semaines.

Ils sont en fait répartis en 5 groupes différents qui pourraient se décrire très grossièrement comme :

-les nouveaux arrivants (1-2 semaines)

-les personnes à tendances suicidaires (A)

-les personnes dépressives à très faible confiance en soi et craintifs du conflit (B)

-les personnes qui ont du mal établir/garder le contact social par rapports conflictuels (C)

-les personnes achevant leur thérapie au sein de ce service. (1-2 semaines)

Chaque personne intégrera le premier et le dernier groupe, et en fonction de ses symptômes, de ses challenges, il fera partie entre temps du groupe A, B ou C durant 6 semaines.

En parallèle il y a un “Ess-programm”, que doivent suivre les patients présentant des troubles alimentaires. Ainsi, chaque groupe aura son propre emploi du temps se composant de séances de “thérapies de groupes” à proprement dit, où ils se réunissent et débattent sur les sujets qui leur tiennent à coeur en partageant leurs sentiments et expériences encadrés par un médecin du service, puis des séances de sport-kiné, d’art-thérapie et de musique. Ils ont également chacun leur médecin “psychosomatologue” – il s’agit en effet d’une spécialité à part entière en Allemagne ! –  attitré avec qui ils suivent des séances individuelles.

En assistant à diverses séances de groupes différents, on peut observer des interactions diverses et parfois “typiques” en fonction des “troubles”, et on en apprend surtout énormément sur l’Humain, ce qui est réellement passionnant et sera très précieux dans la pratique de tous les jours.

Texte : esanum


lucie-jacques

Chronique d’une étudiante en médecine française en Erasmus en Allemagne.

Partir en Erasmus pendant des études de médecine c’est possible ! Lucie, étudiante en troisième année de médecine (FGSM3) a quitté la France en octobre pour étudié 2 semestres à Leipzig. Depuis son départ elle nous raconte chaque semaine ses aventures. Au fil de ses récits Lucie nous partage des expériences souvent dépaysantes, qui prouvent que la pratique médicale est différente d’un pays à l’autre.

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