Un nouvel acteur dans le monde fermé des robots chirurgicaux

La chirurgie robotique se développe de plus en plus. Et malgré l'écrasante domination du marché par les modèles Da Vinci, un nouvel acteur va proposer ses créations.


Une société britannique a conçu Versius, un nouveau système de chirurgie robotique.

La chirurgie robotique (terme utilisé pour désigner la télémanipulation assistée par ordinateur) présente un certain nombre d’avantages tant pour le chirurgien que pour le patient. Le chirurgien peut opérer avec plus de confort et de précision, le patient a des incisions minimales, ce qui réduit la douleur post-opératoire et accélère la guérison. 

Le domaine de la chirurgie robotique est dominé par le système Da Vinci, développé en 1999 par la société californienne Intuitive Surgical. Aujourd’hui, les robots Da Vinci sont au nombre de plus de 4 500 dans le monde. En France, on en retrouve dans de nombreux CHU de pointe, notamment à Rennes, qui en possède deux exemplaires.  Au Royaume-Uni, il existe environ 70 systèmes Da Vinci. Ils sont principalement utilisés pour la chirurgie de la prostate, de la vessie, de l’abdomen et de la gynécologie, bien que leur champ d’intervention soit en expansion. Récemment, les brevets clés du système Da Vinci ont expiré, ce qui a encouragé d’autres entreprises à se lancer dans le domaine de la chirurgie robotique.

Un rival potentiel du système Da Vinci est le robot Versius, conçu et construit à Cambridge. Versius est plus petit et la société qui le supporte, CMR Surgical, pense qu’il sera plus flexible et polyvalent que les robots existants, ce qui lui permettra d’effectuer une plus large gamme d’opérations. Versius dispose de bras modulaires indépendants, rapides et faciles à installer. Chacun des bras du robot possède des articulations flexibles qui peuvent être contrôlées par un chirurgien assis à une console à l’aide de deux joysticks et d’un écran 3D HD. Versius est de petite taille et ses bras sont montés sur des chariots individuels qui peuvent être transportés entre les salles d’opération et les hôpitaux.

La transférabilité est un élément important de ce projet, qui vise à améliorer l’accessibilité de ce type de chirurgie à un nombre croissant de patients. « Il faut environ 80 heures pour apprendre à un chirurgien à nouer un nœud profondément dans l’abdomen du patient par laparoscopie. Il faut une demi-heure pour apprendre à utiliser Versius ». C’est ce qu’a dit Mark Slack, chirurgien à l’hôpital Addenbrooke, cofondateur de CMR Surgical. Actuellement, la société travaille sur les études de validation nécessaires à l’approbation réglementaire en Europe. Le système Versius devrait être lancé l’année prochaine dans les hôpitaux du Royaume-Uni et d’Europe continentale.

Selon Accuray Research, le chiffre d’affaires annuel mondial actuel de 4 milliards de dollars du marché de la chirurgie robotisée mini-invasive assistée est estimé à 20 milliards de dollars en 2025.