Des médecins réclament de nouveaux tests pour la maladie de Lyme

Cette semaine dans L’Obs, une centaine de médecins ont lancé un appel au gouvernement afin de financer le développement de nouveaux tests de la maladie de Lyme . L’affection, transmise par les tiques est selon eux sous-diagnostiquée et mal soignée en France. Dans cet appel, destiné à la ministre de la Santé Marisol Touraine, les sign

Cette semaine dans L’Obs, une centaine de médecins ont lancé un appel au gouvernement afin de financer le développement de nouveaux tests de la maladie de Lyme . L’affection, transmise par les tiques est selon eux sous-diagnostiquée et mal soignée en France.

Dans cet appel, destiné à la ministre de la Santé Marisol Touraine, les signataires déclarent : “Il y a urgence”. Ils affirment que “Des plaquettes officielles du gouvernement prétendent que le test actuel dépiste 100% des maladies de Lyme dans leur forme articulaire. C’est faux”. Ainsi, ils demandent “des financements publics pour améliorer les tests de diagnostic, actuellement non fiables”.

Le Pr Christian Perronne, un des initiateurs de cet appel, déclare “les patients atteints de maladies vectorielles à tiques sont renvoyés de service en service, traités pour des pathologies qui ne sont pas les leurs: fibromyalgie, sclérose en plaques, démence…”. Dans un entretien à L’Obs, il dénonce : “Je ne vois que ça, des faux diagnostics! Et, pendant ce temps, leurs symptômes s’aggravent. Ce sont des histoires terribles. Certains finissent par se suicider. J’ai sorti des gens de l’asile ou de leur brancard avec un traitement prolongé d’antibiotiques. Ils en étaient arrivés là parce qu’on avait nié leur pathologie. C’est un scandale sanitaire”. Les médecins demandent “la prise en compte des récentes données scientifiques afin d’aboutir à un nouveau consensus thérapeutique adapté”. Le ministère de la Santé avait annoncé fin juin qu’il lancerait en septembre un plan d’action national contre la maladie de Lyme.

27.000 nouveaux cas sont officiellement déclarés chaque année en France. Mais pour l’association de malades “Lyme sans frontières” ce chiffre serait en réalité “dix fois plus” élevé. Si elle est détectée trop tardivement, cette affection peut avoir des conséquences neurologiques graves et invalidantes. Il n’existe à l’heure actuelle pas de vaccin.

250 patients s’apprêtent à déposer plainte contre des laboratoires pharmaceutiques. Ils leurs reprochent  de commercialiser des tests qui n’ont pas permis de les diagnostiquer. Une autre procédure judiciaire est en cours contre une ancienne gérante d’un laboratoire d’analyse biologique et un pharmacien. Ces derniers comparaîtront le 7 octobre devant la cour d’appel de Colmar. Le motif étant la mise en oeuvre de méthodes alternatives de diagnostic et de traitement de la maladie. Ils ont été condamnés en première instance à de la prison avec sursis et sont considérés comme des “lanceurs d’alerte” par les membres de “Lyme sans frontières”.

Par ailleurs, les signataires demandent “l’arrêt des poursuites contre les médecins qui ne suivent pas les recommandations officielles”.

Texte : AFP / esanum
Photo : Smileus / Shutterstock