Depuis fin septembre, quatre étiquetages nutritionnels sont en cours d’expérimentation. Le logo Nutriscore, qui calcule le “score nutritionnel” de chaque aliment en donnant des points positifs ou négatifs et se traduit ensuite par une note entre A et E et une couleur allant du vert au rouge. Sens, proposé par les distributeurs à partir des travaux d’une équipe de l’Inra est un système à 4 couleurs et indique la fréquence de consommation recommandée. Nutri Couleurs, lui basé sur le système dit “feux tricolores” est déjà en vigueur au Royaume-Uni. Nutri Repère, proposé par les industriels est une amélioration des systèmes « RNJ » (repères nutritionnels journaliers) ou « GDAs » (Guideline Daily Amounts) déjà existants.
L’expérimentation lancée fin septembre n’est qu’un “prétexte” pour “enterrer” l’un des systèmes, le Nutriscore ou 5 couleurs (5C), pourtant élaboré par une équipe de l’Inserm et recommandé par le Haut Conseil de la santé publique, a déploré dans un communiqué le Collège de la médecine générale (CMG). Le Collège juge que le test “ne répond pas aux bonnes pratiques de la recherche scientifique”, puisque l’étude est pour moitié “financée par les industriels”.
Au nom de “la santé des citoyens”, le CMG demande que le logo Nutriscore, “compréhensible par tous”, “soit appliqué immédiatement”. “Ce serait une première approche pour améliorer la qualité des produits alimentaires proposés au grand public”, ajoute-t-il.
L’ONG Foodwatch lance une pétition adressée à la ministre de la Santé Marisol Touraine, intitulée “Logos nutritionnels: arrêtez cette mascarade”. “Notre but n’est pas de soutenir le système 5C en particulier, mais de demander l’arrêt” du test comparatif jugé “entaché de conflits d’intérêts et dénué de crédibilité scientifique”, a expliqué à l’AFP une porte-parole de cette ONG d’origine allemande, qui milite pour une information transparente sur la composition des produits.
Le Fonds français pour l’alimentation et la santé (FFAS), organisme chargé de mettre en oeuvre le test, défend de son côté l’expérimentation, soulignant que le Nutriscore a été testé en magasins expérimentaux et auprès des internautes, mais pas en conditions réelles d’achat. Il défend par ailleurs la présence des industriels et des distributeurs dans son comité de pilotage, estimant qu’ils sont concernés par la mise en place concrète du test. Il reviendra ensuite aux fabricants agroalimentaires d’accepter d’utiliser ou non le logo qui sera facultatif.
Texte : AFP / esanum
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