Et en effet, il faut que l’État arrête de tracasser les médecins, car demain il sera trop tard !
Voici mes solutions pour libérer la médecine française et réformer la santé.
1) Réformer la Sécurité sociale, les mutuelles, les complémentaires et la tarification
2) Définir le juste panier de soins à rembourser ; le reste à charge actuel égal à 7/8 % le permettrait.
Il faut également clarifier les contrats des complémentaires concernant le taux de remboursement des honoraires. Leurs frais de gestion à 20 % sont inacceptables.
3) Revaloriser le tarif de la médecine générale et des actes de chirurgie et de soins primaires en chirurgie dentaire : payer 20 € une carie ou 25 € une consultation est inacceptable.
4) Favoriser l’ouverture des cabinets aux urgences en les rémunérant par un forfait incitatif de 70 à 100 € : payer 20 € une suture est dissuasif !
5) Laisser les tarifs libres en dehors du secteur 1; sauf pour les malades à 100 % (la CMU et l’ALD)
6) Supprimer les administrations redondantes de la santé : HAS, ARS, IGAS…
Elles représentent un frein à la lutte contre les déserts médicaux.
7) Mettre aux oubliettes le TP sauf pour CMU et ALD
8) Donner de l’autonomie des hôpitaux avec moins de directeurs
Il est nécessaire également de modifier la tarification à l’acte (T2A) : ce système est venu compléter la dotation globale. Ses effets sont pervers et multiplient à l’hôpital les actes inutiles, qui attirent le malade aux urgences où les soins sont gratuits, mais reviennent à 250 €/urgence !
9) Faire évoluer la législation française en profondeur
Je préconise de supprimer de la Constitution le principe de précaution qui entraine de multiples examens redondants (30 % ne sont même pas regardés à l’hôpital)
Aussi, la loi santé de 2002 sur la protection des malades entraine des judiciarisations excessives avec la notion de perte de chance : les procès se multiplient ce qui explique nombre d’examens inutiles demandés pour « se protéger » en cas de procès.
Ces réformes permettraient de donner un accès à une médecine de qualité pour les moins favorisés tout en revalorisant l’exercice des médecins, ce qui résorberait les déserts médicaux en quelques années, ce que l’État ne semble pas avoir compris.
Le dogme « moins de médecins libéraux = moins de dépenses est omniprésent" (Brigitte Dormont).
Peut-être que les robots soignants de la télémédecine seront plus obéissants !
Retrouvez le Dr Kron sur les ondes de Sud Radio 99,9 FM, de 12 h à 13 h dans l’émission « André Bercoff dans tous ses états »