Après les cours de psychosomatiques, je suis passée aux cours de neurologie au lit du patient. On reste au niveau cognitif de la personne, en étendant le champ à toutes les pathologies nerveuses, et en s’intéressant plutôt aux dysfonctionnements fonctionnels cette fois. Ce qui est très intéressant dans ces 2 matières qui se suivent, c’est qu’une approche psychosomatique est extrêmement souvent reliée à la neurologie, car il faut considérer dans la plupart des cas une origine psychosomatique derrière des symptômes neurologiques, mais en diagnostique d’exclusion bien sûr (= dernière éventualité diagnostique, après avoir recherché les signes pour toutes les autres pistes fonctionnelles).
Pour cette première semaine en neurologie, nous sommes en demi-groupe (8 personnes) avec un médecin « fixe » pour la semaine. C’est la première fois que nous avons un médecin en charge de notre groupe pour toute une semaine, et cela contribue à une meilleure ambiance, cohésion et participation de groupe. Ce fut donc une semaine riche en apprentissage et progression clinique.
Aussi, c’est en neurologie que l’on peut enfin « s’amuser » à chercher les réflexes à l’aide de notre « marteau » et de notre lampe, puis tester force et coordination. Avant d’ennuyer les patients maladroitement cependant, nous avons consacré une matinée à « revoir notre enchaînement », s’entraîner entre nous à l’examen neurologique, en revoyant le sens de chaque élément et comment l’estimer.
Cet examen est plutôt long et peut donc devenir embarrassant pour le patient, même s’il est mené parfois de façon « ludique ». On se croirait parfois dans un cirque, à demander de nous imiter tandis que nous faisons des grimaces étranges pour tester la motricité du visage, à se cacher les yeux en gesticulant des doigts loin du corps bizarrement pour évaluer le champ visuel, puis à faire des bras de fer pour tester le niveau de force, à faire les marionnettes pour la coordination, etc.
Or, ce qu’un patient nous a exprimé cette semaine, c’est son malaise quant à ses examens passés dans le service, pendant lesquels il nous a dit n’avoir eu l’impression d’être qu’un objet de curiosité pour les médecins et étudiants, et qu’il voudrait qu’on lui explique le sens de toutes les manœuvres qu’on lui demande de faire. Et cela, il est vrai qu’un étudiant emballé, ou un médecin pressé peut avoir tendance à oublier trop facilement ! En plus, un patient coopérera d’autant mieux que si il sait pourquoi il est testé. C’est une marque simple d’intérêt que chaque personne mérite et doit recevoir, et qui favorise le lien de confiance, ne l’oublions pas !
Partir en Erasmus pendant des études de médecine c’est possible ! Lucie, étudiante en troisième année de médecine (FGSM3) a quitté la France en octobre pour étudié 2 semestres à Leipzig. Depuis son départ elle nous raconte chaque semaine ses aventures. Au fil de ses récits Lucie nous partage des expériences souvent dépaysantes, qui prouvent que la pratique médicale est différente d’un pays à l’autre.
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