Retour sur les rhumatismes de l’enfant et de l’adolescent

Les arthrites juvéniles idiopathiques (AJI), anciennement appelées arthrites chroniques juvéniles (AJC), sont les rhumatismes inflammatoires rencontrés le plus souvent chez les enfants âgés de moins de 16 ans. L’international League of Associations for Rheumatology (ILAR) a mis à jour son système de classification des AJI en 2001 et définit ains

Les arthrites juvéniles idiopathiques (AJI), anciennement appelées arthrites chroniques juvéniles (AJC), sont les rhumatismes inflammatoires rencontrés le plus souvent chez les enfants âgés de moins de 16 ans.

L’international League of Associations for Rheumatology (ILAR) a mis à jour son système de classification des AJI en 2001 et définit ainsi six catégories différentes de la maladie: forme systémique, forme oligoarticulaire, forme polyarticulaire avec facteur rhumatoïde, forme polyarticulaire sans facteur rhumatoïde, arthrite et enthésite, et arthrite psoriasique. Toutes ces formes d’arthrite ont leur corollaire chez l’adulte même si la dénomination est différente, exception faire de la forme oligoarticulaire qui est vraiment très spécifique de l’enfant.

Les rhumatismes de l’enfant et de l’adolescent sont non seulement rares mais aussi méconnus. Une étude parue en 2014 et intitulée “Prevalence and incidence of juvenile idiopathic arthritis: a systematic review” (doi: 10.1016/j.jbspin.2013.09.003) révèle ainsi qu’en 2010 en Europe le taux d’incidence des arthrites juvéniles idiopathiques varie de 1.6 à 23 et sa prévalence de 3.8 à 400/100 000. Ces variations coïncident avec la méconnaissance de la maladie et le manque de méthode efficace pour l’élaboration de statistiques plus précises.

Par ailleurs, une étude observationnelle descriptive de 76 enfants rendue publique lors du 28ème Congrès Français de Rhumatologie à Paris, confirme un retard diagnostic de patients atteints d’AJI, ce dernier se faisant dans un délai moyen de 5 mois et rarement lors du premier recours.

Ces différents chiffres soulignent qu’une meilleure information des médecins et plus particulièrement des médecins généralistes et pédiatres sur les arthrites juvéniles idiopathiques est nécessaire afin d’améliorer la prise en charge des jeunes patients.

L’entretien qui suit a été réalisé avec Valérie Devauchelle-Pensec, Professeur en rhumatologie au CHU de Brest et présidente de la section pédiatrie de la Société Française de Rhumatologie. Voici les questions abordées:

1. Quelles sont les conséquences des rhumatismes de l’enfant et de l’adolescent sur la croissance ?
2. Pourquoi faut-il surveiller l’œil chez l’enfant atteint d’arthrite juvénile ?
3. Qu’est-ce qui rend le diagnostic de l’arthrite juvénile idiopathique si difficile ?
4. Quelles sont les évolutions des options thérapeutiques ?
5. Selon vous, quels sont les enjeux actuels de votre spécialité ?

Texte : esanum / pg
Photo : Image Point Fr / Shutterstock