De l’intérêt de la réhabilitation accélérée après chirurgie

À l’occasion de la conférence de presse du Congrès SFAR 2016, le Dr. Pascal Alfonsi est revenu sur les avantages de la réhabilitation accélérée après chirurgie (RAAC). Les conditions d’hospitalisation des patients subissent de profonds bouleversements : le développement de la chirurgie ambulatoire et la diminution des durées de séjou

À l’occasion de la conférence de presse du Congrès SFAR 2016, le Dr. Pascal Alfonsi est revenu sur les avantages de la réhabilitation accélérée après chirurgie (RAAC).

Les conditions d’hospitalisation des patients subissent de profonds bouleversements : le développement de la chirurgie ambulatoire et la diminution des durées de séjours répondent à une volonté de réduire non seulement la morbidité hospitalière, mais aussi les coûts économiques.

Pour que la réhabilitation accélérée après chirurgie soit efficace, un engagement du personnel est nécessaire. En effet, avec elle, le rôle du patient dans sa prise en charge évolue. Il devient acteur et les explications des équipes médicales, l’exercice physique ou les corrections des carences améliorent sa prise en charge. Un contrat mis en place entre équipe de soins et patient permet de fixer des objectifs de réhabilitation, qui peuvent évoluer au cours de la prise en charge.

Pour le patient la mise en place d’un programme RAAC est incomparable. “Le patient debout n’est plus malade” : s’il n’a plus de sonde ni de perfusion et qu’il peut bouger, c’est un grand plus pour lui. De plus, il est plus pertinent de gérer la douleur à la mobilisation qu’à l’immobilisation. En cas de chirurgie du colon, par exemple, grâce à la RAAC, la durée d’hospitalisation moyenne passe de 11 à 6 jours.

Ce programme est universel, il vaut pour tout patient et pour toute chirurgie et plus le patient est sensible, plus le programme est pertinent et les impacts importants.

La mise en place de ce programme nécessite une équipe structurée et organisée, ce qui implique que la qualité des soins ne se trouve pas forcément dans la proximité du lieu de la chirurgie. Tous les hôpitaux / cliniques ne peuvent pas mettre en place ce programme, car il nécessite une quantité d’opérations chirurgicales non négligeables.

Le cahier des charges mis en place lors de l’établissement du programme demande l’investissement d’au moins trois personnes de référence : un chirurgien, un anesthésiste-réanimateur et un infirmier. Par ailleurs, le programme d’audit GRACE permet lui le suivi des RAAC mises en place par les services (ce sont les services qui sont habilités et non les hôpitaux).

Pour la mise en place de la RAAC, les liens avec la médecine de ville sont nécessaires. Il faut notamment que les médecins traitants soient formés à la possibilité de réduire largement la durée d’hospitalisation.

Une note d’orientation réalisée par la CNAMTS et la DGS est prévue pour prochainement.

Texte : esanum / pg
Photo : Kzenon / Shutterstock