Pratique médicale et réseaux sociaux: quels sont les enjeux ?

La génération Y, ou les “digital natives” est une expression sociologique utilisée pour désigner la population née entre 1978 et 1994. Depuis l’apparition et le développement des NTIC, le numérique occupe une place centrale dans notre quotidien et plus particulièrement dans celui de cette génération. Le domaine médical n’est pas resté en marge d

La génération Y, ou les “digital natives” est une expression sociologique utilisée pour désigner la population née entre 1978 et 1994. Depuis l’apparition et le développement des NTIC, le numérique occupe une place centrale dans notre quotidien et plus particulièrement dans celui de cette génération. Le domaine médical n’est pas resté en marge de cette évolution sociétale; les sites d’information médicale, les forums, les applications et objets connectés foisonnent et les pratiques ne cessent d’évoluer. La population des médecins français est elle aussi en évolution: selon l’Atlas de la Démographie du Conseil National de l’Ordre des Médecins 2015, les médecins âgés de moins de 40 ans en activité régulière représentent déjà 17,4% des effectifs. À cette évolution de la pratique s’ajoute l’usage des réseaux sociaux dans la pratique quotidienne de la médecine.

Les praticiens, internes et étudiants en médecine sont en effet nombreux à utiliser les réseaux sociaux généralistes tels que Facebook ou twitter; ils y postent des réflexions non seulement personnelles mais aussi professionnel. Le hashtag #doctoctoc largement utilisé sur twitter est révélateur de ce phénomène, en l’utilisant, les médecins en appellent à leurs confrères. Cependant l’usage de ces réseaux a ses limites, comme l’a montré en décembre la polémique sur la fresque en salle de garde de Clermont-Ferrand: la diffusion d’un espace privé sur un réseau social “public” a donné lieu à de nombreuses discussions et plaintes, qui n’auraient pas vu le jour si cet espace était resté privé. Depuis quelques années déjà, des réseaux sociaux fermés existent afin d’offrir aux praticiens un espace de rencontre et discussion sécurisé.

Le docteur Jacques Lucas du Conseil National de l’Ordre des médecins déclarait :

“La différence entre un réseau social généraliste et un réseau social fermé est énorme : dans un réseau social fermé on est dans un espace privé. Les participants à ce réseau doivent savoir qui parle mais peuvent s’exprimer avec une plus grande spontanéité. Si on désapprouve ce qu’il s’y passe, on peut s’en aller.”

C’est sur ce principe, que le réseau social pour médecins, esanum a vu le jour. Son fondateur, médecin-chef à Berlin souhaitait disposer d’un espace de discussion entre confrères. La plateforme qu’il a créé est aujourd’hui présente dans sept pays dans le monde et compte plus de 83 000 membres. Pour s’assurer que seuls les médecins aient accès aux informations diffusées, un justificatif du statut de médecin (diplôme, inscription à l’Ordre, carte d’étudiant pour les internes) est requis.

Texte : esanum / pg