Une surconsommation de pommes de terre provoquerait-elle le diabète gestationnel ?

Une étude publiée hier dans le British Medical Journal (BMJ) et intitulée : Pre-pregnancy potato consumption and risk of gestational diabetes mellitus: prospective cohort study (doi: 10.1136/bmj.h6898) s’intéresse aux conséquences de la consommation de pommes de terre avant la grossesse sur les risques de diabète gestationnel. Le diabète gestati

Une étude publiée hier dans le British Medical Journal (BMJ) et intitulée : Pre-pregnancy potato consumption and risk of gestational diabetes mellitus: prospective cohort study (doi: 10.1136/bmj.h6898) s’intéresse aux conséquences de la consommation de pommes de terre avant la grossesse sur les risques de diabète gestationnel.

Le diabète gestationnel survient chez la femme enceinte lors du deuxième trimestre de la grossesse et comporte des risques pour la mère comme pour l’enfant.

D’après les résultats de l’étude, une femme qui consommerait beaucoup de pommes de terre avant sa grossesse aurait plus de risque de développer un diabète gestationnel.

Des études avaient déjà mis en avant les effets néfastes que peuvent avoir les pommes de terre sur le taux de sucre, en raison de leur forte concentration en amidon. Leur impact sur la grossesse était quant à lui mal connu.

Pour leur étude, les chercheurs ont suivi plus de 21 600 grossesses monofœtales sur une période de dix ans. Les données étudiées ont été tirées de l’étude intitulée : “Nurses’ Health Study II” réalisée entre 1991 et 2001. Les mères, dont les données ont été prises en compte ne présentaient pas de diabète ni de maladie chronique avant la grossesse.

Pour mener à bien l’étude, les chercheurs menés par Cuilin Zhang ont tenu compte des des différents facteurs de risque de diabète gestationnel, à savoir l’âge, l’activité physique ou l’obésité. Ils ont alors découvert que les femmes consommant plus de 5 portions de pommes de terre par semaine avaient un risque de présenter un diabète pendant la grossesse augmenté de 50% par rapport à celles, qui consomment moins d’une portion par semaine. Ainsi, sur la totalité des grossesses intégrées à l’étude, 854 ont été associées à un diabète gestationnel.

Le remplacement de deux portions de pommes de terre par des légumes ou des céréales par semaine a, quant à lui, permis une diminution du risque de diabète gestationnel de 9 à 12%. Il se pourrait que l’index glycémique élevé des pommes de terre provoque une hausse rapide du taux de sucre dans le sang et donc le diabète. Mais dans leur conclusion, les chercheurs insistent sur caractère observationnel de cette étude et sur l’impossibilité d’affirmer les causes de ces observations. Des essais contrôlés randomisés devront être réalisés afin d’ajuster et valider ces résultats.

Texte : esanum / pg

Photo : StockLite / Shutterstock