Plus de transparence concernant les accidents médicaux

Une enquête de 2009 sur les événements indésirables graves associés aux Soins de la DRESS-ENEIS2 fait état de 275 000 à 395 000 cas recensés par an. L’estimation se veut assez vaste, car la comptabilisation des accidents médicaux n’est pas systématique

Une enquête de 2009 sur les événements indésirables graves associés aux Soins de la DRESS-ENEIS2 fait état de 275 000 à 395 000 cas recensés par an. L’estimation se veut assez vaste, car la comptabilisation des accidents médicaux n’est pas systématique et présente ainsi un défaut de transparence.

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Les décès liés à des accidents médicaux pourraient dans certains cas être évités. Mais il n’existe cependant pas de chiffres relatifs à ces cas dits ”évitables”. Le Lien, association de défense des victimes d’infections nosocomiales et d’erreurs a un seul objectif: la défense des patients et de leur sécurité. Béatrice Ceretti et Claude Rambaud, présidente et vice-présidente de l’association, ont, à l’occasion des Etats généraux de l’association organisés jeudi à Paris écrit : “nous sommes toujours incapables de dire combien de patients décèdent ou restent invalides à la suite d’erreurs médicales évitables, qu’elles soient d’origine médicamenteuse, liées à des fautes de pratique ou d’origine nosocomiale”, et réclame ainsi plus de transparence avec un mot d’ordre : “accidents médicaux : nous voulons savoir!”.

Selon Alain Michel Ceretti, fondateur du Lien, 30 000 à 40 000 patients décéderaient en France des suites d’accidents médicaux, la moitié serait selon lui évitables. Si le Pr René Amalberti, conseiller sécurité des soins à la Haute Autorité de Santé ces chiffres sont “raisonnables pour tous les pays occidentaux”, il n’en demeure pas moins que ces chiffres ne sont que des données déduites d’études américaines et qu’elles manquent de précision.

Le Lien, en la personne de son Président, justifie sa requête en précisant qu’il n’est pas possible de lutter contre un phénomène qui n’est pas mesuré, ajoutant que ce sont “des chiffres qui dérangent”. Par ailleurs, les dossiers d’accidents médicaux acceptés par les commissions régionales de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux (CRCI) amiable ne font l’objet d’aucune étude. Or ce sont ces dossiers, qui pourraient permettre d’une part d’avoir des chiffres concrets sur les accidents médicaux et d’autre part de prévenir les autorités sanitaires en cas de taux anormal d’accidents médicaux de professionnels de santé.

Selon le fondateur du Lien, le projet de loi santé pourrait  corriger cette situation en confiant l’analyse de ces dossiers et expertises à une autorité indépendante et ainsi fournir des chiffres complets.

 

Source: AFP