Philadelphie met en place une taxe sur les sodas

Alors que plus de 68% de ses citoyens adultes et 41% des enfants sont en surpoids ou obèses, Philadelphie est devenue jeudi la première grande ville américaine à voter une taxe sur les sodas et boissons sucrées. Ce vote est l’accomplissement de plusieurs mois de bras de fer avec le lobby multi-milliardaire  de cette industrie. Après avoir

Alors que plus de 68% de ses citoyens adultes et 41% des enfants sont en surpoids ou obèses, Philadelphie est devenue jeudi la première grande ville américaine à voter une taxe sur les sodas et boissons sucrées. Ce vote est l’accomplissement de plusieurs mois de bras de fer avec le lobby multi-milliardaire  de cette industrie.

Après avoir été rejetée deux fois dans le passé, la mesure a été adoptée par 13 voix à quatre par le conseil municipal et concerne tous les revendeurs, commerces et restaurants. Ainsi les boissons sucrées, y compris celles basses en calories seront taxée à hauteur de 0,51 dollar (0,45 euro) par litre. Seules les boissons sucrées composées d’au moins 50% de lait ou de fruits frais seront exemptes de cette taxe.

Le nouveau maire démocrate Jim Kenney, qui a pris ses fonctions en janvier, ne s’est pas positionner sur le terrain de la santé, il a préféré expliquer que les 91 millions de dollars annuels attendus de cette taxe seraient principalement utilisés pour offrir des milliers de places supplémentaires dans les écoles maternelles et financer les centres de loisirs et aires de jeux. Après le vote il a déclaré sur Twitter : “C’est une grande victoire”.

Alors que les opposants à cette nouvelle réglementation ont insisté sur l’impact “catastrophique” de cette taxe sur les sodas pour les petits commerces, un cardiologue, Ken Margulies, a salué le courage d’élus “à l’avant-garde”, affirmant que la mesure aiderait à faire diminuer diabète, maladies cardiaques et obésité.

Face au lobby des sodas, une seule ville avait auparavant imposé une taxe sur ces boissons aux Etats-Unis, Berkeley (Californie, 120.000 habitants), à hauteur de 38 cents/litre en novembre 2014. Une quarantaine de propositions similaires dans d’autres villes ont été rejetées ces dernières années, et le vote de Philadelphie était particulièrement suivi, notamment à San Francisco, Boulder (Colorado) ou Oakland (Californie) qui espèrent passer une mesure similaire cette année.

À la suite du vote, l’American Beverage Association, dont font partie Coca-Cola et Pepsi-Cola, a dénoncé une “taxe régressive qui singularise de manière injuste les boissons” et promis de “saisir la justice pour l’arrêter”.

Depuis 20 ans, la consommation de sodas et autres boissons sucrées a baissé de 25% aux Etats-Unis, la consommation d’eau ayant quant à elle augmenté. À Philadelphie, la ville a mené une vaste campagne de sensibilisation en interdisant notamment les boissons sucrées dans les écoles.  L’obésité parmi les adultes a continué à augmenter, mais celle des enfants a commencé à décliner ces dernières années.

Texte : AFP / esanum
Photo : Vintage Tone / Shutterstock