Et si on patchait les cœurs au lieu de les suturer ?

C’est le nouveau challenge que se sont lancé des équipes scientifiques et chirurgicales au centre des innovations cardiaques au Boston Children’s Hospital, avec l’aide du Wyss Institute, du Brigham and Women’s Hospital et de la School of Engineering and Applied Sciences (SEAS) de John A. Paulson de Harvard. Les cardiologues de cet hôpital infant

C’est le nouveau challenge que se sont lancé des équipes scientifiques et chirurgicales au centre des innovations cardiaques au Boston Children’s Hospital, avec l’aide du Wyss Institute, du Brigham and Women’s Hospital et de la School of Engineering and Applied Sciences (SEAS) de John A. Paulson de Harvard.

Les cardiologues de cet hôpital infantile de pointe américain, réputé pour ses techniques nouvelles et inventives et le moins invasives possibles, avaient  en effet développé avec d’autres équipes et laboratoires de recherche un patch adhésif permettant de refermer certaines blessures cardiaques.  Ce patch, composé de glycérol et d’acide sébacique (composant naturel excrété entre autres par les araignées), serait alors totalement biodégradable, élastique et biocompatible.

Les problèmes posés par les méthodes de patching existantes antérieurement étaient leur toxicité ou leur érosion et réactivité au contact de l’eau et du sang. Ce nouveau patch permettrait lui de surmonter ces obstacles à la sécurité de l’opération par ses composants naturels et naturellement hydrophobes. Ainsi, cette «  glue pour tissus biologiques» permettrait l’obstruction d’une paroi anormalement et dangereusement ouverte (non seulement au niveau cardiaque, mais aussi pourquoi pas au niveau digestif par exemple, dans les soins d’un ulcère gastrique ? ), en se biodégradant petit à petit et laissant aux tissus vivants le temps de se reconstituer en parallèle, ne laissant aucun résidu de corps étranger chez le patient.  Ceci concernerait pour le moment en priorité les enfants présentant des anomalies cardiaques congénitales, devant subir de multiples opérations lourdes et invasives ; en évitant les sutures par la pose d’un patch, un temps précieux sous anesthésie est gagné ainsi qu’un stress supplémentaire sur le tissu cardiaque fragile est évité.

Aussi,  la pose d’un de ces patchs n’était envisageable que lors d’une intervention « ouverte », sous bypass etc. , jusqu’à ce que les équipes médicales des instituts cités ci-dessus mettent au point un dispositif à rayons UV lumineux capable d’implanter ce patch par simple cathétérisme (fémoral ou jugulaire a priori). En effet, ils ont pu créer et tester avec succès sur divers animaux et divers calibres d’orifices à obstruer un nouveau cathéter flexible guidé grâce à la luminosité qu’il envoie, jusqu’au cœur toujours battant. Dirigé dans la perforation, un premier ballonnet est gonflé d’un côté de la paroi, puis un second de l’autre côté. Lorsque le dispositif est alors parfaitement maintenu en place, la glue du patch est injectée entre les deux ballonnets, qui vont délivrer une dose de rayons UV pendant au moins 5 secondes  afin d’activer les propriétés d’adhésion du patch. Une fois ceci effectué, les ballonnets sont dégonflés et la sonde peut être extraite de la veine dans laquelle elle a cheminé, avec précaution bien sûr.

Des opérations à l’aide de cette technique devraient avoir lieu cette année sur des patients humains, à qui on pourra expliquer que l’on va « recoller les morceaux de leur cœur » à cœur battant !

Texte : esanum / lj