Union internationale pour la mise en place du paquet neutre des cigarettes

A l’initiative de la France, plusieurs pays: l’Afrique du sud, l’Australie, la Hongrie, l’Irlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, la Suède, l’Uruguay et bien sûr la France, ont accepté la proposition d’une “conférence ministérielle internationale de lutte contre le tabagisme et de souti

A l’initiative de la France, plusieurs pays: l’Afrique du sud, l’Australie, la Hongrie, l’Irlande, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, la Suède, l’Uruguay et bien sûr la France, ont accepté la proposition d’une “conférence ministérielle internationale de lutte contre le tabagisme et de soutien au paquet neutre”. Cette dernière avait pour objectif de s’unir contre la force que peuvent représenter les lobbies des sociétés productrices de tabac et de mieux appliquer l’instauration de paquets de cigarettes et tabac neutres dans ces pays.

Selon Marisol Touraine, la ministre de la santé française, cette réunion a su convaincre la plupart des participants qui ont, d’ores et déjà, exprimé leur volonté de « faire la promotion du paquet neutre ». La France souhaite ainsi montrer la voie vers une génération sans tabac et pour y arriver, selon la ministre, il faut « casser l’attrait du tabac » dont le packaging « prend trop souvent des allures d’accessoires de mode ».

L’Australie n’a pas attendu cette union pour mettre ce plan à exécution. En 2012, il est le premier pays au monde à imposer des paquets de cigarette neutres et affiche des résultats concluants.  “Le nombre de nouveaux fumeurs diminue et le nombre de ceux qui arrêtent augmente”, a expliqué Marisol Touraine. Cette mesure a été couplée avec l’augmentation du prix du tabac ce qui a également joué sa part dans cette diminution du nombre de fumeurs.

Quant à la France, le texte a déjà été adopté en avril dernier par la chambre des députés qui doit ensuite être examiné ce mercredi par la commission des Affaires sociales du Sénat. Si cette réglementation est approuvée, elle devrait s’appliquer à partir du mois de mai 2016.

Les buralistes montent au créneau

Cette prise de position de la part de plusieurs états n’est pas sans faire réagir les industriels de tabac disposant de leviers de pression relativement importants. Mais pour faire face à leur opposition, la France a donc décidé d’inviter plusieurs pays à adopter les mêmes mesures. En Irlande, celle-ci sera mise en place dès 2017 alors que la Grande-Bretagne a déjà approuvé l’instauration du paquet neutre dès 2016. La Hongrie pourrait également suivre cette voie tandis que d’autres pays comme la Suède ou l’Uruguay trouvent cette mesure importante mais compliquée à mettre en place.

L’autre front auquel la France devra faire face est celui des buralistes. Depuis l’annonce de l’introduction d’un paquet neutre, ils mènent des actions un peu partout dans le pays afin de contester cette décision. Pour eux, cette dernière offre une autoroute au marché parallèle qui ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. Leur argument rejoint l’opinion des Français qui,  lors d’un sondage Harris Interactive réalisé en juin, ont répondu ne pas croire à l’efficacité du paquet neutre à 74 % et que cette mesure facilitera la production de cigarettes contrefaites.

Préserver les jeunes du tabac

La tabac cause des millions de morts chaque année dans le monde et nombreuses, bien que tardives, ont été les mesures pour inverser la tendance entre fumeurs et non fumeurs. En France, pas moins de 78 000 personnes meurent prématurément par an dû à un tabagisme important. Et si les états n’arrivent pas à convaincre les populations de la nocivité du tabac, le nombre de décès dans le monde pourrait atteindre 8 millions de personnes d’ici à 2030 en l’espace d’un an, selon les statistiques de l’Organisation Mondiale de la Santé.

Les jeunes sont donc la priorité et l’attraction que peuvent avoir certains paquets de cigarettes pourrait être une cause de la « première cigarette ». Cette dernière mesure, si elle est appliquée, pourrait donc aider à ne jamais commencer à fumer. Actuellement, une jeune de 17 ans sur trois est fumeur en France alors qu’ils seraient 29 % de jeunes européens, âgés entre 15 et 24 ans, à fumer.

Texte : AFP / pg