Ouverture du 10ème Congrès du Collège de la Médecine Générale

Orateurs: Prof. Pierre-Louis Druais, Président du Collège de la Médecine Générale Dr. Paul Frappé, Président du comité scientifique du congrès CMGF 2016 Dr. Patrick Bouet, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins Prof. Agnès Buzyn, Présidente de la Haute Autorité de Santé Prof. Job FM Metsemakers, Président de Wonca Europe En

Orateurs:

Prof. Pierre-Louis Druais, Président du Collège de la Médecine Générale
Dr. Paul Frappé, Président du comité scientifique du congrès CMGF 2016
Dr. Patrick Bouet, Président du Conseil National de l’Ordre des Médecins
Prof. Agnès Buzyn, Présidente de la Haute Autorité de Santé
Prof. Job FM Metsemakers, Président de Wonca Europe

En ouverture du 10ème Congrès du Collège de la Médecine Générale, la position de la médecine générale française en Europe a été abordée par le président de Wonca Europe. Selon les indicateurs de santé de l’OMS, la France possède un système de santé compétent et efficace.

Cependant, ce système qui occupe aujourd’hui la 11e place au classement Euro Health Consumer Index 2015, était leader européen en 2006. Ceci correspond à la diminution de l’accès, autrefois libéral, aux services spécialisés depuis 2009. Le système de santé français est en bouleversement, et la médecine générale doit être interlocuteur des instances politiques. Si le système français est reconnu en Europe, il peut et doit s’appuyer sur les modèles de ses voisins afin d’évoluer, d’après le Présidente du Collège de la Médecine Générale, car c’est ensemble, à la fois sur le plan national et international que la médecine générale continuera son élan de construction de la discipline médicale.

Mais quel est l’avenir de la médecine générale en France? En se basant sur les 10 ans d’évolution qu’a connu le congrès CMGF, le président du comité scientifique de cette 10e édition énonce ironiquement un manque de pertinence scientifique, prenant exemple sur la remise annuelle d’Ig Nobels, prix récompensant les recherches les plus improbables (grand succès dans l’audience!). Plus alarmant, le palmarès Prescrire de cette décennie ne met en avant aucune thérapie innovante en médecine générale. Alors cet avenir sera-t-il synonyme de fierté personnelle, publication et impact factor avant tout? Sera-t-il réglementé, renonçant à toute marge de manoeuvre de la part des praticiens? Le mot d’ordre de ce congrès est de construire cet avenir en cultivant les spécificités de la médecine générale.

A ce propos, le président de l’Ordre National des Médecins, Dr. Bouet, évoque avec passion le rôle incontournable de la médecine générale dans la profession, mettant en avant le rôle d’acteurs dans parcours médical, d’acteurs de territoire, de formation, de proximité, de progrès, de sécurité et de transparence joués par les médecins généralistes. Il demande en outre que l’on arrête de parler à la place des médecins généralistes, et que l’on soit à l’écoute de leurs besoins, car ils sont les garants de la qualité et de l’équité des soins.

Enfin, la toute nouvelle présidente de la Haute Autorité de Santé, Prof. Agnès Buzyn, tient un discours encourageant en ce sens, insistant sur la notion de collaboration entre l’HAS et le CMG. Elle souligne l’importance de la formation des jeunes médecins en médecine générale, de la sécurité des soins et de l’évolution vers un cadre de plus en plus pluriprofessionnel. Le rôle d’expertise de la HAS sera rempli en prenant en compte les besoins des professionnels de terrain, mais aussi des patients, acteurs de leur propre parcours de santé. L’objectif ultime est et restera toujours l’équité des soins et la qualité de la prise en charge du patient.

Texte : jd / esanum

Photo : jd / esanum