Médecine et mythologie : Le tendon d’Achille

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Si la guerre de Troie a causé la mort d'Achille, la mise en vigueur de la nouvelle nomenclature en médecine a quant à elle bien du mal à enterrer définitivement le guerrier héroïque.

En effet, plus de 60 ans après l’apparition de la nomenclature moderne on parle encore volontier du tendon d’Achille, du réflexe achilléen, de la tendinite achilléenne plutôt que du tendon calcanéen. 

Le tendon calcanéen naît de la réunion des trois corps musculaires du triceps sural (les deux chefs du muscle gastrocnémien et le muscle soléaire) au niveau du tiers distal de la jambe. Il s'insère sur la tubérosité calcanéenne. Sa mise en tension par la contraction du muscle triceps sural entraînera une flexion plantaire. Les dimensions et la résistance de cette lame tendineuse en font un des tendons les plus puissant du corps humain et pourtant sa rupture n’est pas rare.

 À force de contraintes répétées sur un tendon déjà usé, notamment lors de mise en mouvement avec arrêt net, le tendon calcanéen pourra rompre. Le cas typique est le tennisman d’une cinquantaine d’année. Le diagnostic se fera facilement. Une douleur vive du mollet, la perte du relief du tendon, ainsi qu’un test de Thompson positif signent la rupture du tendon calcanéen. 

Mais pourquoi attribuer ce tendon à Achille ? 

Achille est le septième fils de Thétis et Pelée. Sa mère Thétis s’était jurée de rendre ses enfants invulnérables. Pour ce faire elle les frotta avec de l’ambroisie et les plongea même dans le feu en espérant qu’ils obtiennent l’immortalité. Mais par cette méthode radicale Thétis tua six de ses enfants: seul Achille survit. La mère d’Achille se résolut à descendre aux Enfers afin de plonger son dernier fils dans le Styx. De cette manière, Achille devient invulnérable à l'exception du talon par lequel sa mère le tenait. Plus tard pendant la guerre de Troie, c’est ce talon qui lui coûtera la vie.