Les morsures de serpent en tête de liste des maladies tropicales négligées

Les envenimations liées aux morsures de serpents figurent dans la liste des maladies tropicales négligées en Afrique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ainsi pris la décision de grandement améliorer leur prise en charge, notamment en favorisant l’accès et l’utilisation d’antivenins dans un certains nombre de centres de santé, même dans les zones les plus reculées du continent africain.

Les envenimations liées aux morsures de serpents figurent dans la liste des maladies tropicales négligées en Afrique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a ainsi pris la décision de grandement améliorer leur prise en charge, notamment en favorisant l’accès et l’utilisation d’antivenins dans un certains nombre de centres de santé, même dans les zones les plus reculées du continent africain. 

On estime à plus d’un million le nombre de morsures de serpent survenant annuellement en Afrique subsaharienne. Celles-ci sont à l’origine de plus de 25 000 décès et autant d’invalidités permanentes chaque année. La Société Africaine de Venimologie (SAV) a ainsi été créée afin de représenter pas moins de 12 pays subsaharien et de sensibiliser les autorités sanitaires. Cette société qui rassemble une centaine de chercheurs et de praticiens « a joué un rôle déterminant dans la décision de l’OMS » indique le professeur Achille Massougbodji, directeur de l’Institut de Recherche Clinique du Bénin et Président de la SAV.

Selon le professeur Massougbodji, l’Afrique ne dispose pas des atouts nécessaires pour répondre à la crise car elle n’a pas accès à des antivenins sûrs et efficaces. De plus, les victimes de morsures se tournent le plus souvent vers des thérapeutes traditionnels et se rendent rarement dans des centres de santé. Le prix des antivenins est aussi trop élevé par rapport aux revenus moyens des familles. D’après le Dr Jean-Philippe Chippaux, Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), « la prise en charge des morsures de serpent fait face en Afrique à un cercle vicieux. »

La SAV a donc mis en place un certain nombre de mesure visant à développer un antivenin efficace contre les serpents de chaque région, abordable, bien toléré et stable dans des conditions climatiques particulièrement hostiles. Pour cela, la SAV a dû améliorer le recueil de données épidémiologiques, trouver des sources de financement et former le personnel de santé responsable de la prise en charge des morsures de serpents. 

Même si les efforts de la SAV ont porté leurs fruits et ont influencé la décision de l’OMS, il reste un certain nombre de défis à relever pour lutter efficacement contre les envenimations. Il faut à présent mettre en place des études afin de préciser la tolérance et l’efficacité des antivenins sur le marché africain et recommander celui ou ceux qui répondent le mieux aux indications de la SAV. 

Source : Institut Pasteur