Montre-moi tes yeux et je te dirai comment tu bois

Selon une étude menée récemment à la Georgia State University (Atlanta), les individus aux yeux clairs supporteraient mieux l’alcool que les individus aux yeux foncés, ils seraient en effet moins “ivre facilement”. L’explication de cette théorie? Elle reste encore hypothétique du point de vue physiologique, et mettrait en cause la mélanine, cett

Selon une étude menée récemment à la Georgia State University (Atlanta), les individus aux yeux clairs supporteraient mieux l’alcool que les individus aux yeux foncés, ils seraient en effet moins “ivre facilement”. L’explication de cette théorie? Elle reste encore hypothétique du point de vue physiologique, et mettrait en cause la mélanine, cette molécule qui pigmente notre peau et nos iris.

Elle provient des cellules de la crête neurale de l’embryon qui ont migré vers la couche mésodermique, afin de se localiser dans la peau notamment. Aussi, en regard de leur origine neurale, on lui pourvoit/suppose un rôle de neurotransmetteur en affinant et améliorant les messages nerveux. C’est ce qui pourrait expliquer que les personnes aux yeux sombres subissent des effets neurologiques de l’alcool à plus petite dose plus rapidement, car la mélanine favoriserait la transmission plus rapide de l’alcool au cerveau. Ceci étant, cette étude a pu également observer que les personnes aux yeux clairs avaient tendance à boire en plus grande quantité que celles aux yeux foncés, ce qui confirmerait des observations antérieures.

Une nouvelle étude qui vient d’être publiée dans l’American Journal of Medical Genetics (Part B), et menée par A. Sulovari et Dawei Li de l’University of Vermont à Burlington (USA), suggère que les personnes aux yeux clairs (bleus en particulier) seraient, elles, plus susceptibles de développer une addiction à l’alcool.

Pour arriver à ces résultats, ils ont étudié des banques de données d’individus européens et américains présentant des troubles psychiatriques multicausaux et-dimensionnaux incluant donc les addictions (drogue, alcool), puis la dépression, la schizophrénie ou encore les troubles bipolaires. En prenant en compte les facteurs d’ethnicité, d’âge, de genre et de localisation géographique des populations incluses, ils ont à chaque fois pu constater que les personnes aux yeux  clairs sont à plus haut risque de développer une dépendance pathologique lors de la consommation d’alcool.

En allant plus loin dans le domaine génétique, l’équipe de chercheurs a pu de surcroît observer un lien entre un cluster du gène des GABA récepteurs retrouvé chez les personnes dépendantes alcooliques  GABRB3/GABRG3 et un gène concernant la coloration oculaire OCA2/HERC2, ainsi qu’un autre lien entre les gènes GRM5 (associé à la dépendance alcoolique) et TYR ( associé à la pigmentation de l’iris).

Bien sûr, d’autres études sérieuses nécessitent d’être menées avant d’en tirer des conclusions définitives et hâtives, mais qui sait, peut-être sera-t-on amenés à faire des campagnes de prévention renforcées sur certaines populations vis à vis de la consommation d’alcool et pourquoi pas à déclarer plaisamment “Montre-moi tes yeux, et je te dirai comment tu bois” …

Texte : pg