Le pourquoi de la mobilisation des infirmiers et aide-soignants.

La mobilisation des infirmiers et aide-soignants du 8 novembre est le résultat d’un appel à un mouvement unitaire, inédit depuis 1988. Les soignants y dénoncent des cadences infernales, la manque de temps passé auprès de malades et demandent une meilleure reconnaissance de leur travail. Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction p

La mobilisation des infirmiers et aide-soignants du 8 novembre est le résultat d’un appel à un mouvement unitaire, inédit depuis 1988.

Les soignants y dénoncent des cadences infernales, la manque de temps passé auprès de malades et demandent une meilleure reconnaissance de leur travail. Les fédérations FO, CGT, SUD et CFTC de la fonction publique hospitalière ainsi qu’une vingtaine d’organisations infirmières salariées, libérales ou étudiantes s’étaient accordées sur une date pour tirer la sonnette d’alarme.

Le taux de mobilisation sur l’ensemble des personnels hospitaliers appelés à la grève était dans la matinée de 8% (y compris les personnels assignés) et de 12% chez les infirmières, selon le ministère des Affaires sociales. Alors que selon la préfecture de police le cortège parisien comptait 3.500 manifestants, ils étaient entre 500 et 650 à Strasbourg, 500 à Orléans, 250 à Rennes et 1.100 à Nantes. Marseille, Tarbes ou encore Lille et Nice ont aussi droit à leur manifestation.

“Etranglement budgétaire”, manque de personnels, augmentation de l’activité, cadences infernales… Les griefs à l’origine de la mobilisation des infirmiers et aide-soignants sont nombreux. Tout comme les slogans clamés lors de la journée : “Infirmiers méprisés, patients en danger”, “Les sous-effectifs, c’est pas automatique”, “#Soigne et tais-toi”…

Coline Mayjonad, 23 ans, infirmière dans un établissement privé à but non lucratif parisien résume : “Les conditions de travail se dégradent, la charge s’alourdit, nous n’avons pas de reconnaissance salariale et de plus en plus de tâches nous sont déléguées”.

Les réformes des quinze dernières années, comme l’instauration de la tarification à l’activité pour financer les hôpitaux “à l’acte”, ont déstabilisé les personnels, principale variable d’ajustement en période de restrictions budgétaires. L’intersyndicale réclame l'”abandon” du plan d’économies de “3,5 milliards d’euros” sur trois ans d’ici à 2017, “l’arrêt des fermetures de lits” ou encore l'”abrogation de la loi santé” et de ses groupements hospitaliers de territoire (GHT), qui font craindre des restructurations. De leur côté, les 17 organisations infirmières insistent sur la nécessaire valorisation des salaires pour les 600.000 professionnels, leur prise en compte dans les discussions sur le système de santé ou encore de meilleurs droits sociaux pour les étudiants.

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, interrogée mardi à l’Assemblée nationale a redit qu’elle présenterait prochainement un plan pour améliorer les conditions de travail.

Texte : APF / esanum
Photo : AFP