Une meilleure professionnalisation pour diminuer le nombre de césariennes non requises

Un programme en obstétrique améliore les soins de la mère et de l’enfant en diminuant le nombre de césariennes non médicalement requises, et engendre une économie colossale pour le système de santé.

Au Canada, une femme sur quatre accouche par césarienne. Comme le rappelle le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM), cette intervention peut sauver la vie de la mère et du bébé. Mais il n’est pas sans rappeler que la pratique de la césarienne est en constante augmentation dans les pays industrialisés et qu’elle comporte des risques de complications si elle n’est pas médicalement requise.

Une étude publiée hier dans BMC Medicine a prouvé les bénéfices d’un programme de formation professionnelle développé en partenariat avec la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC).

L’étude QUARISMA (QUAlité des soins, gestion du RISque obstétrical et du Mode d'Accouchement au Québec) s’est portée sur 32 hôpitaux au Québec et sur une période de quatre ans. Dans la moitié des hôpitaux visés par l’étude, les professionnels de santé ont reçu une formation aux pratiques optimales et l’auto-évaluation de la pratique clinique par audits et rétroaction. Dans l’autre moitié des hôpitaux, les soins habituels ont été prodigués.
Les résultats ont été encourageant puisque le nombre de césariennes pratiquées sur les hôpitaux visés par l'étude a diminué et a engendré des économies importantes.

« Nous avons démontré que la formation professionnelle et l'auto-évaluation de la pratique clinique en obstétrique sont efficaces pour diminuer les taux de césariennes non médicalement nécessaires et améliorer la qualité des soins offerts aux mères et aux bébés. Ce programme de formation a entraîné une réduction des coûts d'environ 180 $ par accouchement. S'il était offert dans tous les hôpitaux du Québec, cela se traduirait par des économies de 15,8 millions de dollars annuellement », explique Mira Johri, chercheuse au Centre de recherche du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CRCHUM), professeure à l'École de santé publique de l'Université de Montréal et première auteure de l'étude.

En plus d’être sécuritaire pour la mère et le bébé, la diminution du taux de césariennes non médicalement nécessaires entraîne des économies colossales pour le système de santé. L’économie de 15,8 millions de dollars est principalement attribuable à l’optimisation des soins et des interventions, portées par un programme de formation en obstétrique bénéfique.