Dans le cas du Dr Goidin, qui a déposé plainte à plusieurs reprises, aucun moyen de la part des autorités n’a été mis en place pour assurer sa sécurité. Il a lui-même fait installer des caméras dans ses locaux, qui ont très vite été détruites par ces mêmes agresseurs. « Une situation qui est absolument insupportable » réagit le Dr Luc Duquesnel, président de Les Généralistes-CSMF et ajoute que « le risque c’est que les médecins assurent eux-mêmes l’ordre ».
Selon les résultats de l’Observatoire de la sécurité des médecins publié par le CNOM, rien que dans l’année 2016, 968 incidents ont été déclarés, soit l’année où les déclarations ont été les plus nombreuses depuis la création de l’Observatoire en 2003. 56% des incidents ne donnent aucune suite légale.
La médiatisation des agressions de personnels de santé est importante pour une prise de conscience de la population, pour alerter les autorités et pour rassembler les praticiens autour de l’enjeu sécuritaire pendant l’exercice de leur profession.
A Dunkerque, comme le souligne Dr Duquesnel « la mairie a commencé à réagir, mais seulement parce qu’il y a eu une conférence de presse, qu’on a lancé la pétition, et qu’aujourd’hui va se tenir une conférence de presse avec Xavier Bertrand ».
Parmi les solutions évoquées par le Dr Duquesnel, encourager les mairies à utiliser les aides financières mises à leur disposition par l’Etat pour installer des caméras de surveillance dans les endroits sensibles et autour des cabinets médicaux, aurait un effet dissuasif.
« Si on ne sécurise pas le travail du médecin généraliste, pas seulement aux heures d’ouverture des cabinets, mais aussi dans le cadre de la permanence des soins, on ne va plus avoir de volontaires. »
Les premières condamnations sont tombées que récemment pour certains des agresseurs du Dr Goidin, mails il y a encore du chemin à faire pour assurer la sécurité des praticiens en milieu libéral et hospitalier.
A la suite de la conférence de presse avec les membres de la CSMF, Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France déclare dans un tweet : « Lancement d’un numéro vert pour les professionnels de santé victimes d’agressions : maintenir l’accès aux soins doit être une priorité ».