Les pharmaciens vont pouvoir vous dépanner

Le principe est simple : avec la crise des urgences et la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez le médecin, les pharmaciens pourraient être autorisés à délivrer des médicaments normalement prescrits sur ordonnance.

Le principe est simple : avec la crise des urgences et la difficulté d’obtenir un rendez-vous chez le médecin, les pharmaciens pourraient être autorisés à délivrer des médicaments normalement prescrits sur ordonnance.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel amendement est proposé par les législateurs. Lors du vote de la loi de financement de la sécurité sociale, Thomas Mesnier (LREM), rapporteur du projet de loi Santé avait déjà proposé cette évolution.

Ce texte répond en effet à un besoin du terrain. Lorsque les urgences sont débordées et que les déserts médicaux forcent les patients à attendre longtemps avant un rendez-vous chez le médecin, certaines pharmacies « dépannent » les patients en octroyant des médicaments, normalement donnés sur ordonnances. Cette pratique est notamment constatée le week-end, lorsque le médecin traitant n’est pas disponible ou injoignable, comme le raconte une internaute du site France Info :

J’apporte mon témoignage de jeune femme qui a subi une terrible cystite un dimanche matin. La cystite qui vous empêche de marcher, la cystite qui vous donne la nausée quand vous allez aux toilettes, la cystite qui vous plie en deux, littéralement en PLS sous la couette. Et là, je remercie la pharmacie de garde (qui était à 20 min de route, car j’habite en campagne), et la compréhension de ce pharmacien qui a du transgresser la loi pour m’avoir délivré un produit miraculeux et traiter ma cystite en un temps record. Du fond du cœur, merci encore. Alors oui, j’aurais pu appeler un médecin de garde qui s’occupe de 3 départements à la fois, attendre des plombes, attendre une ordonnance puis seulement me rendre dans une pharmacie, mais on peut également éviter cela et éviter d’engorger la ligne du 15 le week-end en allant chez son pharmacien, qui connaît un minimum la médecine et peut absolument détecter de petites urgences telles que la cystite.

L’idée du texte est donc de venir légaliser ces pratiques pour faciliter l’accès à ces soins et sécuriser la pratique des pharmaciens. « Ce que nous proposons, c’est que les pharmaciens dans des pathologies qu’on va dire bénignes ou des petites urgences puissent délivrer un médicament qui est normalement prescrit par un médecin, type cystite, conjonctivite, petite dermatite inflammatoire » explique Carine Wolf-Tahl, la présidente de l’ordre des pharmaciens.

Des contours à préciser

La liste précise de ces médicaments n’est pas encore précisée, mais on sait déjà que cette pratique sera strictement encadrée et devra être pratiquée en accord avec le médecin traitant. Il ne s’agit pas là pour le pharmacien de poser un diagnostic, mais d’assurer un plus large accès aux soins aux Français, dans un contexte de plus en plus tendu.

L’amendement devrait cette fois ci être publiée, car soutenu par la majorité.