Les Agences de Santé : obstacles à la lutte contre les déserts médicaux

La majorité de nos concitoyens n’en ont jamais entendu parler. Pourtant elles ont pris tous les pouvoirs. Elles se contredisent souvent et vont à l’inverse du but qui devrait être recherché. Zoom sur les ARS.

La majorité de nos concitoyens n’en ont jamais entendu parler. Pourtant elles ont pris tous les pouvoirs. Elles se contredisent souvent et vont à l’inverse du but qui devrait être recherché.

Les ARS — Agences régionales de santé — sont au nombre de 26 dans notre pays, alors que l’on ne décompte que 13 grandes régions françaises. Elles sont devenues un dispositif phare de notre système de santé depuis la Loi HSPT dite Loi Bachelot.

Elles regroupent différents organismes de la Sécurité sociale, les Directions régionales des Affaires sanitaires et sociales (DRASS) ainsi que les Directions départementales des Affaires sanitaires et sociales (DDASS)

Leur but ? Rationaliser l’offre de soins sur le territoire. Autrement dit, l’optimisation de la collaboration entre les hôpitaux, les cliniques, les médecins libéraux, le secteur médico-social et autres interlocuteurs.

Toutefois, ce but ne peut être atteint car elles sont justement des obstacles à cette volonté. Les acteurs les soignants pourraient agir si l’on ne leur mettait pas toutes ces contraintes !

Passons en revue ces différents organismes :

L’ANAP ([Agence Nationale d’Appui à la Performance des établissements de santé et médico-sociaux] : cette entité contribue à améliorer les performances des établissements de santé, dans le cadre de la réforme du système de santé. Elle s’appuie notamment sur le numérique pour atteindre ces objectifs.

–L’Observatoire de la Régionalisation : cet organisme « souhaite faire émerger des analyses transversales et prospectives face aux enjeux du futur. La philosophie de ce think tank est de réfléchir à l’amélioration du système de santé en privilégiant une démarche ascendante, basée sur l’action des acteurs de terrain. » En bref, il ne fait que rappeler les objectifs de la réforme.

–La Haute École de Santé Publique : [HESP] a été créée à Paris après la dernière guerre en même temps que l’École Nationale d’Administration [ENA] pour réorganiser le pays en ruine. Transférée ensuite à Rennes elle forme les personnels administratifs et les directeurs d’hôpitaux.

Elle participe, de par ses ramifications dans les ministères, à la mise sous tutelle de la médecine libérale.

–La Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques [DREES] : contrôle différents observatoires, dont l’Observatoire National de la Pauvreté et de l’Exclusion Sociale [ONPES].

–La Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l’Égalité [HALDE] a été créée par la loi du 30 décembre 2004. Elle aide toute personne à identifier les pratiques discriminatoires et à les combattre.

–L’Établissement de Préparation et de Réponse aux Urgences Sanitaires [EPRUS] créé en 2007 pour gérer les crises sanitaires de grande envergure ;

Le rôle essentiel des soignants est oublié. Le refus de sa direction générale de faire participer les médecins à la campagne de vaccination lors de l’épidémie de grippe aviaire H1N1 en témoigne.

–L’Institut National du Cancer [INCA] est une structure qui coordonne l’ensemble des acteurs de la cancérologie et donne une visibilité internationale à la politique de recherche. C’est à cet institut et aux collèges que l’on doit les quotas fixés par la circulaire DHOS/INCa du 26 mars 2008 qui ont paralysé les chirurgiens libéraux viscéraux dans cette activité.

-- La HAS : Haute autorité de santé et le Collège de la HAS : La commission a pour mission de certifier les 2 600 établissements de santé français.

Conclusion :

La lutte contre la désertification médicale, l’une des priorités d’Agnès Buzyn ne pourrait aboutir qu’après avoir mis fin à la « dictature » de ces organismes coûteux et redondants !

Zoom sur les contrats d’accès aux soins : le CAS

Les médecins autorisés à pratiquer des honoraires libres doivent signer un contrat avec l’assurance maladie  dans lequel ils s’engagent à n’augmenter ni leur niveau moyen de dépassements d’honoraires ni la part de leur activité faisant l’objet de dépassements.

RÉFÉRENTIELS, ACCRÉDITATION,  CERTIFICATION, FMC, DPC et CAQES [Contrat d’Amélioration de la Qualité et de l’Efficience des Soins] viennent complexifier encore la situation ce qui détourne nos enfants de la médecine libérale.

Sa destruction se poursuit à marche forcée comme avec Bachelot et Touraine.

Retrouvez le Docteur Bernard Kron sur SUD Radio avec André Bercoff en écoutant 99,9 FM