Le Professeur NICODEME du CNOM sur la situation des étudiants en médecine expatriés.

Dans le cadre de notre série intitulée “Faire ses études de médecine en Roumanie”, nous avons contacté le Professeur Robert NICODEME, Président de la section Formation et compétences médicales du Conseil National de l’Ordre des Médecins. L’occasion de faire le point sur la situation des étudiants expatriés, le SIDES et l’intégration

Dans le cadre de notre série intitulée “Faire ses études de médecine en Roumanie”, nous avons contacté le Professeur Robert NICODEME, Président de la section Formation et compétences médicales du Conseil National de l’Ordre des Médecins. L’occasion de faire le point sur la situation des étudiants expatriés, le SIDES et l’intégration des titulaires de diplômes étrangers.

L’Ordre national des médecins est depuis le début très attentif à cette situation et a été alerté par le Ministère des affaires étrangères.

Le SIDES, plate-forme numérique nationale, n’est pas accessible aux étudiants en médecine à l’étranger, comment expliquez-vous cette différence de traitement ?

Pour l’instant  cette plate-forme est accessible uniquement aux étudiants inscrits en France. L’Ordre ne gère pas les programmes de formation, cela relève de la compétence du SIDES qui a été mis en place par l’Université française afin de  préparer les étudiants. C’est une formation dématérialisée réservée aux étudiants inscrits et qui règlent des frais d’inscription.

On peut espérer  que l’accès à cette plate-forme devrait être possible pour les étudiants en médecine à l’étranger  sur demande au niveau du Ministère de l’Enseignement supérieur et celui des Affaires Étrangères. Ces étudiants sont français et ont accès aux ECN comme tous les européens

Étant donné que les diplômes de médecine obtenus dans les états membres de l’Union Europénne sont reconnus, quelle est selon vous la raison pour laquelle les étudiants expatriés souhaitent accomplir leur internat en France ?

Parce qu’ils ont probablement l’intention d’exercer leur métier en France et la meilleure intégration est d’y faire  leur 3ème cycle, comme leurs futurs collègues.

Les difficultés de la communauté médicale française à accepter les étudiants, qui contournent le numerus clausus en s’expatriant sont-elles réelles? Quelles en sont les causes ?

Pour nous cela n’est pas vrai. Car l’étudiant, dès qu’il a intégré le 3ème cycle est un interne comme les autres. Et surtout, dès qu’il est inscrit en France, il a les mêmes prérogatives, les mêmes devoirs et droits que tous les autres. Sans la moindre différence. C’est plutôt du domaine psychologique que réel.

Et une fois le diplôme obtenu, dès lors qu’ils sont inscrits au tableau de l’Ordre, peu importe leurs origines et l’origine du diplôme, ils sont tous traités de la même manière. .

La  souffrance de ces jeunes étudiants est à prendre en compte,  de la même manière que celle des étudiants en France où il y a autant de suicides. Le dernier semestre, par exemple, il y en a eu trois à Paris. Le burn-out des étudiants et des internes en médecine, n’est pas spécifique à CLUJ. Par contre, que la vie à CLUJ ne soit pas facile pour ces étudiants c’est une réalité. Mais ces jeunes, qui n’ont pas pu faire médecine en France, sont très motivés, ils se sont expatriés pour devenir médecins et cela est très positif.

Texte : pg


Notre série : “Faire ses études de médecine à l’étranger”.

De nombreux Français quittent la France pour faire leurs études de médecine à l’étranger, pourtant l’expatriation n’est pas toujours évidente, en témoignent les événements récents, qui ont eu lieu à CLUJ en Roumanie. Nous avons contacté différents acteurs de la scène médicale ou politique afin d’en apprendre plus sur cette réalité.

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