Le Lupus, retour sur une pathologie méconnue

Le Lupus, au sens stricte du terme, désigne une affection de la peau ayant une tendance envahissante et destructrice. Ce terme vient du latin et signifie « loup », en référence à son « action rongeante », et à la forme de masque (aussi dit « en ailes de papillons »)que dessinent les lésions sur le visage des patients, surtout bien distinguable d

Le Lupus, au sens stricte du terme, désigne une affection de la peau ayant une tendance envahissante et destructrice. Ce terme vient du latin et signifie « loup », en référence à son « action rongeante », et à la forme de masque (aussi dit « en ailes de papillons »)que dessinent les lésions sur le visage des patients, surtout bien distinguable dans le lupus érythémateux disséminé (LED).

Le LED est la forme la plus courante de lupus (parmi les autres formes on peut rappeler le lupus tuberculeux ou encore les lupus scléreux) ; il s’agit d’une pathologie auto-immune chronique systémique évoluant par poussées assez répandue (40 / 105), sur laquelle la recherche se penche activement en ce moment.

Le LED correspond donc à une réponse inappropriée du système immunitaire, qui dirige son activité humorale et son activité cellulaire par l’intermédiaire des cellules T et du système du complément en grande partie, contre des composants du Soi, en l’occurrence contre ses propres ADN, protéines nucléaires, membranes des globules rouges sanguins et plaquettes. Les symptômes sont donc très divers car les réactions peuvent se faire sur différents organes, mais on retrouve des tableaux inflammatoires au premier plan, dont une arthrite quasiment omniprésente.

Elle touche principalement les femmes entre 15 et 40 ans, ce qui laisse supposer une influence hormonale dans la survenue de la pathologie, sans que son mécanisme soit encore réellement compris. Des études se penchent sur des pistes environnementales, surtout sur certains pesticides et métaux tels le mercure et la silice, tandis que plusieurs études ont démenti un rôle aggravant de la pilule contraceptive, contrairement à l’opinion médicale auparavant.

Les traitements actuellement proposés sont symptomatiques, puisque la genèse est encore inconnue. Pour apaiser les douleurs durant les crises « peu graves », on prescrit des AINS tels l ou l’ibuprofène,  puis, si cela ne suffit plus, on aura recours à la corticothérapie (prednisone) , qui permet en même temps une légère  immuno-suppression, mais avec de nombreux effets indésirables. Pour les manifestations dermatologiques, on utilise des crèmes à base de corticoïdes également. Lorsque la prednisone ne suffit plus ou provoque trop d’effets secondaires, on a recours à des immunosuppresseurs plus intenses tels l’azathioprine, le cyclophosphamide et le mycophénolate mofétil. Des chloroquines utilisées dans le traitement anti-malariques sont également employées en traitement de fond afin de retarder les rechutes.

Récemment un nouveau médicament prometteur a été mis sur le marché : le bélimumab (Benlysta®). Il s’agit d’un anticorps monoclonal humain de type IgG1 lambda, spécifique de la protéine BLyS (protéine soluble humaine activant les lymphocytes B, également appelée BAFF) ; cet anticorps aurait déjà permis de soigner une patiente atteinte d’une forme de lupus discoïde chronique.

Enfin, d’autres équipes de recherche se tournent en ce moment vers l’utilisation de Tacrolimus (inhibiteur de calcineurine) en alternative des crèmes corticoïdes, même si la recherche reste plus axée en ce moment sur les pistes génétiques et biomoléculaires, afin de mettre au point de nouveaus anticorps monoclonaux.