La recherche sur le sida, une priorité pour l’Institut Pasteur

34 ans après la découverte du virus du sida (syndrome d’immunodéficience acquise) par les professeurs Françoise Barré-Sinoussi et Luc Montagnier, l’épidémie continue de faire des ravages. Ce sont 37 millions de personnes vivants avec le VIH/sida dans le monde et la recherche est une priorité pour l’Institut pasteur.

C’est en 1981 que les premiers cas de personnes atteintes d’un syndrome encore inexpliqué ont été décrits aux États-Unis. Touchant la communauté homosexuelle, cette nouvelle maladie avait été communément appelée « gay syndrome ». 

Ce n’est que deux ans plus tard, après l’apparition de cas similaires en France, que des médecins français commencent à se mobiliser. Une équipe de chercheurs se compose à l’Institut Pasteur et la première étude du virus responsable du sida est publiée en mai 1983 dans la revue Science.

34 ans après la découverte du VIH-1 par l’équipe de chercheurs pasteuriens, le sida continue de faire des ravages. 37 millions de personnes dans le monde vivent actuellement avec le VIH ou le sida (le stade plus avancé de l’infection par le VIH). L’Institut Pasteur rappelle également que la moitié des personnes atteintes n’ont pas accès à un traitement et qu’il y a plus de 2 millions de nouvelles contaminations chaque année.

Bien que la recherche avance et continue d’offrir des traitements performants pour lutter contre la maladie, le sida reste la première cause de décès chez les femmes et la deuxième chez les adolescents dans le monde. En France, malgré de nombreuses campagnes de prévention et de nombreux dispositifs mis en place pour ralentir la propagation de l’épidémie, l’Institut Pasteur déplore une augmentation de nouvelles contaminations, soit plus de 6000 par an.

Un candidat-vaccin « VIH-rougeole » a été élaboré dans le laboratoire de Génomique virale et vaccination, dirigé par Frédéric Tangy, à l’Institut Pasteur et testé sur l’homme en phase 1 en 2011. L’essai prometteur a « permis de démontrer l’innocuité et l’immunogénicité du vaccin chez des adultes ayant déjà été vaccinés contre la rougeole ». 

Mais le VIH est un virus qui évolu, et vite ! Chaque année c’est environ 0,5 % de son génome qui mute, ce qui lui permet d’échapper au système immunitaire de son hôte et d’être résistant aux traitements antirétroviraux. Mais malgré son évolution rapide, la recherche continue et les équipes de l’Institut Pasteur dirigent différents travaux pour influencer les futures stratégies vaccinales et thérapeutiques. 

Les études se portent entre autre sur les « controllers », ces patients atteints par le VIH, mais qui ne développent pas la maladie, et les effets immunologiques à long terme d’une infection pendant l’enfance, pour découvrir si le traitement très précoce du nourrisson peut avoir un bénéfice sur le long terme.

Alors que la recherche nous laisse espérer de nouveaux traitements et vaccin pour éradiquer le VIH, la tri-thérapie reste à ce jour le traitement le plus efficace pour contrôler et diminuer la transmission du virus. Pris très rapidement après la contamination, le traitement limite les atteintes du système immunitaire.

« Dans ce contexte, les recherches sur le VIH/sida constituent toujours, depuis sa découverte, l’un des objectifs majeurs de l’Institut Pasteur à Paris et du Réseau international des instituts Pasteur, dans les pays particulièrement affectés par l’épidémie ».

Source : Institut Pasteur