La dyslexie expliquée par une anomalie de récepteur des yeux

C’est une avancée importante dans la recherche en neuropsychologie cognitive : deux chercheurs français ont émis une hypothèse sur l’origine de la dyslexie.

C’est une avancée importante dans la recherche en neuropsychologie cognitive : deux chercheurs français ont émis une hypothèse sur l’origine de la dyslexie.

La dyslexie est un handicap, qui se manifeste par des difficultés lors de l’apprentissage de la lecture. Celui-ci apparaît durant l’enfance ou l’adolescence et touche environ 700 millions de personnes dans le monde. « Le trouble se manifeste par une incapacité à mémoriser la forme visuelle des mots et à les reconnaître globalement » résume la Fédération française des Dys. En pratique, les mots sont difficiles à déchiffrer et la lecture devient donc difficile, ralentie. L’orthographe est aussi touchée.

Souvent difficile à diagnostiquer, l’origine de la dyslexie est toujours un sujet controversé dans le milieu scientifique.

Ce mercredi, deux chercheurs de l’Université de Rennes ont publié une étude dans la revue Proceedings of the Royal Society B, où ils affirment que les yeux seraient responsables du handicap.

Des récepteurs symétriques chez les dyslexiques

Lorsque nous lisons, notre œil utilise de minuscules récepteurs de lumières pour déchiffrer les lettres. Ces récepteurs sont différents d’un œil à l’autre : ils sont asymétriques. Le cerveau utilise donc l’image d’un de ces récepteurs pour créer l’image que nous voyons. Chez les dyslexiques, ces récepteurs, appelés « centroïdes de la tache de Maxwell » sont tout à fait symétriques. Le cerveau est alors incapable de choisir parmi la bonne image à sélectionner. Les lettres se mélangent donc et un « b » devient facilement un « d ». En effet, comme l’explique Guy Ropars, l’un des auteurs de l’étude, « l’asymétrie est nécessaire pour éliminer l’image miroir, qui empêche une lecture normale si elle persiste comme chez les dyslexiques ».

Une lampe magique pour corriger la lecture

Pour corriger cette « image miroir » chez les sujets dyslexiques, les chercheurs ont inventé une « lampe magique ». « L’existence des délais entre l’image primaire et l’image miroir dans les hémisphères opposés (de l’ordre de 10 millisecondes) nous a permis de mettre au point une méthode pour effacer l’image miroir qui gêne tant les dyslexiques », a confié Guy Ropars à l’AFP.

Cet instrument, qui fonctionne sur la base d’un stroboscope, pourrait améliorer la vie de nombreux dyslexiques, si l’hypothèse des chercheurs se confirme dans le temps.