La course au diagnostic de la ménopause précoce !

Une ménopause est dite précoce lorsqu’elle apparaît avant 40 ans contre l’âge moyen de 51 ans. Cependant la période qui la précède est déjà marquée par des changements physiologiques et notamment une baisse progressive de la fertilité 10 ans environ avant la ménopause. Actuellement en France l’âge moyen à la première grossesse

Une ménopause est dite précoce lorsqu’elle apparaît avant 40 ans contre l’âge moyen de 51 ans. Cependant la période qui la précède est déjà marquée par des changements physiologiques et notamment une baisse progressive de la fertilité 10 ans environ avant la ménopause. Actuellement en France l’âge moyen à la première grossesse est de 28 ans environ, d’un peu plus de 30 ans pour la seconde et de plus de 32 ans pour la troisième. 1% des femmes serait touché par la ménopause précoce dans le monde et une femme sur 20 est ménopausée avant 45 ans.

Face à ces deux phénomènes combinés de nombreux chercheurs se sont mis sur la piste d’indices évoquant une ménopause précoce pour permettre à ces femmes d’anticiper la baisse de leur fertilité et de régler leur envie de maternité sur leur horloge biologique.

Une première équipe de scientifiques britanniques s’est penchée sur la piste génétique en partant du fait qu’il existe une forte héritabilité en matière d’âge d’apparition de la ménopause et des ménopauses précoces. Ils sont partis d’une étude sur le cancer du sein qui suit 100 000 femmes (The Breakthrough Generations Breast Cancer Study) et ont recherché chez 2000 femmes ménopausées avant 45 ans et sur un échantillon comparable de femmes ménopausées à un âge normal 4 variants génétiques. Ces 4 variants avaient été découverts lors d’études globales sur le génome et semblaient influencer l’âge de la ménopause. Le but de cette étude était donc de savoir s’ils pouvaient être des facteurs de risque d’apparition d’une ménopause précoce ? Après avoir mené leur enquête ils ont effectivement remarqué que la présence de ces 4 variants augmentait le risque d’avoir une ménopause précoce. Les perspectives qu’ouvre cette conclusion pourraient être l’élaboration d’un test génétique rapide, peu coûteux et facilement reproductible pour déterminer la présence de ces variants et le risque d’infertilité précoce.

Une autre équipe, iranienne, s’est intéressée à une autre méthode pour prédire la date de la ménopause : un dosage hormonal sur simple prise de sang. La concentration sanguine d’hormone anti-müllerienne (AMH) sécrétée par les ovaires a été mesurée chez 266 femmes de 20 à 49 ans tous les 3 ans, cet examen était accompagné d’un examen médical. A partir de ces données, un modèle statistique prenant en compte l’évolution des concentrations a permis de prédire la date présumée de ménopause chez ces femmes. Pour 63 femmes la date a été précisément déterminée et en moyenne l’écart entre la prédiction et la réalité n’était que de 4 mois avec une erreur maximale de 3-4ans. Le dosage de cette hormone serait un reflet plus fidèle de son âge reproductif que son âge réel. Ainsi si les concentrations sanguines étaient faibles à 20 ans cela prédisposait à une ménopause précoce contrairement à des concentrations élevées de l’ordre de 4,5ng/ml qui menaient à des ménopauses après 50ans. Mais ce test devrait être évalué sur des échantillons de population plus grands pour être définitivement validé.

Toutefois, certaines femmes précocement ménopausées parviennent à mener une grossesse dans 5 à 10% des cas grâce à des ovulations occasionnelles. Mais cela est très peu prévisible et souvent l’infertilité reste irréversible. Enfin, l’âge de la ménopause est assez stable au fil des générations contrairement à celui de la puberté qui a progressivement diminué. Il ne semble pas y avoir de réels facteurs influençant sa survenue, mis à part le tabagisme qui l’avancerait de 1 à 2 ans car il diminue l’effet des oestrogènes.