La colchicine en prévention du risque cardiovasculaire

Une étude clinique internationale montre qu’il est possible de réduire les risques d’événements cardiovasculaires avec un médicament peu coûteux et déjà disponible : la colchicine.

L’étude COLchinie Cardiovascular Outcomes Trial (COLCOT) s’est déroulée dans 167 sites de recherche situés dans 12 pays. Elle a inclus 4 800 patients dont 1 200 patients français. COLCOT portait sur l’efficacité de la colchicine en complément du traitement standard, pour la prévention d’évènements cardiovasculaires ischémiques chez des patients ayant récemment présenté un infarctus du myocarde.

Le Centre de coordination des essais cliniques de Montréal a piloté l’étude et effectué les analyses statistiques. En France, c’est le Pr François Roubille - responsable de l’Unité d’Insuffisance cardiaque du CHU de Montpellier - qui a coordonné l’étude, dont les résultats ont été publiés le 16 novembre dans le « New England Journal of Medecine ».

Traitement ancien, nouvelle indication 

La colchicine, issue de la fleur colchique, est un médicament connu depuis 1820. Ses propriétés anti-inflammatoires sont utilisées pour le traitement de la goutte, de la péricardite et de la fièvre méditerranéenne familiale. Des données expérimentales et cliniques confirment le rôle de l'inflammation dans l'athérosclérose.

Dans cette étude, les patients ayant reçu la colchicine à une dose quotidienne de 0.5 mg ont présenté des taux d’évènements cardiovasculaires ischémiques (premiers et récurrents) significativement plus bas que ceux recevant le placebo.

Dans les 30 jours suivant leur infarctus du myocarde, les patients de COLCOT ont été assignés de façon aléatoire à recevoir quotidiennement 0.5 mg de colchicine ou un placebo, en complément à leur traitement standard. Ils ont ensuite été suivis sur une période médiane de 23 mois.

Les données de l’étude COLCOT démontrent l’efficacité de la colchicine comme traitement efficace et extrêmement utile pour réduire l’inflammation suivant un infarctus du myocarde dans le but d’améliorer le devenir cardiovasculaire des patients. En redéfinissant l’usage d’un vieux médicament, l’étude COLCOT prouve qu’il est possible d’innover dans le domaine des sciences de la vie de façon efficace, en termes de coûts et de délais.