Journée mondiale de la sclérose en plaques : où en est la recherche ?

A l’occasion de la journée mondiale de la sclérose en plaques revenons sur cette maladie auto-immune qui touche plus de 2 millions de personnes dans le monde et découvrons les différents éléments de recherches auxquels la Fondation ARSEP s’est associée.

A l’occasion de la journée mondiale de la sclérose en plaques revenons sur cette maladie auto-immune qui touche plus de 2 millions de personnes dans le monde et découvrons les différents éléments de recherches auxquels la Fondation ARSEP s’est associée.

La sclérose en plaques (SEP) est une maladie inflammatoire, chronique, qui affecte le système nerveux central. Pour des raisons encore mal connues, le système immunitaire du patient se retourne contre ses propres cellules et les attaques, comme ce serait le cas contre des agressions extérieures. Ce mécanisme de défense engendre des perturbations sensitives, cognitives et motrices qui peuvent évoluer vers un handicap progressif et irréversible.

La SEP en quelques chiffres

La SEP touche 100 000 personnes en France et fait 4 000 à 6 000 nouveaux cas chaque année. Elle apparaît généralement chez les jeunes adultes (entre 25 et 35 ans), bien qu’il existe des formes pédiatriques (avant 18 ans) et des formes qui débutent après 40 ans, et atteint plutôt les femmes (3 sur 4). Le diagnostic de nouveaux cas augmente dans chaque hémisphère et est plus important dans les pays industrialisés.

Où en est la recherche sur la SEP ?

A ce jour il n’existe pas de traitement pour guérir de la sclérose en plaques, mais les progrès pour diagnostiquer la maladie et pour sa prise en charge, ont considérablement améliorés le quotidien des patients.

Comme l’explique le Dr Pierre-Olivier Couraud, directeur de l’Institut Cochin, « au cours des dernières années, l’arsenal thérapeutique contre la Sclérose en Plaques (SEP) s’est enrichi de nombreux médicaments nouveaux, issus de la Recherche internationale, notamment dans les domaines de l’immunomodulation et de l’immunothérapie pour les formes à poussées de SEP. Les formes progressives de la maladie restent aujourd’hui les plus difficiles à cibler. C’est pourquoi les recherches dans ce domaine sont particulièrement actives : on peut citer un programme de recherche international porté par la MSIF (Multiple Sclerosis International Federation) auquel la Fondation ARSEP s’est associée. Ces recherches ont pour objectif général, au cours des formes progressives de SEP, de comprendre les mécanismes de souffrance et de perte neuronale et de limiter ces phénomènes ».

La Fondation ARSEP soutient de nombreux projets de recherches fondamentales, précliniques ou cliniques en rapport avec la sclérose en plaques. Cette année la Fondation soutient entre autre deux projets prometteurs « qui ciblent le processus de démyélinisation au cours des phases progressives de la SEP : le premier par une approche d’imagerie cérébrale innovante et le second par une approche cellulaire ciblée sur les progéniteurs neuronaux et leur différenciation en cellules myélinisantes », explique Dr Pierre-Olivier Couraud.

L’étude de la phase précoce de la progression clinique dans la SEP conduite par Benedetta BODINI et Bruno STANKOFF (Paris) constitue au développement de séquences IRM de spectroscopie de diffusion (SD) capables de mesurer l’atteinte fonctionnelle cellulaire, qui pourrait précéder la dégénérescence dans les formes progressives de la SEP.

La reprogrammation directe de progéniteurs neuronaux en oligodendrocyte contribue à la réparation de la myéline, projet conduit par Pascale DURBEC (Marseille) a pour objectif de décrire les mécanismes de reprogrammation des progéniteurs neuronaux pour générer des cellules myélinisantes et de tester s'il est possible de potentialiser la réparation de la myéline en forçant cette reprogrammation directe.

Le don du cerveau pour contribuer à la recherche thérapeutique

Etudier le tissu cérébral afin d’observer et d’identifier les lésions consécutives aux perturbations du fonctionnement des cellules, est une « étape indispensable à la recherche du mécanisme de la maladie » souligne Marie-Claire Artaud, directrice de la NeuroCeb. L’étude s’appuie sur une comparaison de tissu malade et de tissu sain, c’est la raison pour laquelle l’étude de cerveaux sains est tout aussi indispensable que celle de cerveaux malades.
Le don de cerveau est actuellement trop rare. 200 personnes sont actuellement enregistrées dans la banque de cerveau NeuroCeb. Comme le rappelle et Marie-Claire Artaud, « pour la SEP, une vingtaine de nouveaux consentements sont enregistrés en moyenne par an (donneurs vivants). Entre 0 et 3 prélèvements (de cerveau et éventuellement moelle épinière) sont réalisés chaque année ».

La collecte d’échantillons atteints de la SEP est d’autant plus difficile que l’évolution de la maladie est lente et que les personnes atteintes ont une espérance de vie relativement normale (réduite de 5 à 7 ans par rapport à la population générale). Elles se sentent donc peu concernées en début de maladie.

Les recherches prometteuses sur la sclérose en plaques ont pour objectif de mieux comprendre les mécanismes de la maladie et de développer de nouveaux traitements.

Interview réalisée avec le concours du Dr. Pierre-Olivier Couraud, directeur de l’Institut Cochin et de Marie-Claire Artaud, directrice de la NeuroCeb.

Pour plus d’information sur la maladie et les avancées de la recherche : www.arsep.org