Euthanasie : une législation différente selon les pays

Le terme de  médecine  vient du latin  medicus  et signifie : qui soigne. Dans le serment d’Hippocrate prêté par chaque médecin, on entend : « primum non nocere » : ne pas nuire avant toute chose. La vocation du corps médical est donc de ne pas porter atteinte

Le terme de  médecine  vient du latin  medicus  et signifie : qui soigne. Dans le serment d’Hippocrate prêté par chaque médecin, on entend : « primum non nocere » : ne pas nuire avant toute chose. La vocation du corps médical est donc de ne pas porter atteinte à la santé de la personne, mais mettre en œuvre son possible pour la conserver, ou la restaurer, telle est la vocation du corps médical. Or, la santé est selon l’OMS est une situation tridimensionnelle de bien-être « physique, moral et social », où ces dimensions sont liées étroitement les unes aux autres.

En fin de vie, dans une situation de maladie incurable, nous nous retrouvons donc face au problème du bien-être moral, il ne s’agit plus de guérison physique. Le patient exprime souvent (lorsqu’il en est capable) un mal-être moral ; il dit ne plus vouloir  se sentir « un poids » et se sent prisonnier de son propre corps. Ceci est très bien illustré d’ailleurs dans le locked-in syndrome. Dans les pays européens, la question du soulagement des peines et de l’euthanasie – qui étymologiquement signifie “bonne mort”, et peut déjà paraître paradoxal en soi !- est au coeur de débats brûlants depuis ces dernières décennies. D’autant plus que les différents pays n’ont pas la même législation sur l’euthanasie.

Car l’euthanasie est un terme large, qui englobe 4 formes de procédés :

l’euthanasie « active », où une tierce personne provoque directement le décès du malade. Celle-ci est la plus directe et tabou, et est légalement autorisée au Luxembourg en cas de maladie « sans issue », aux Pays-Bas (à partir de 12 ans), et en Belgique à tout âge depuis l’an dernier.

l’euthanasie « passive », qui se traduit par un arrêt des traitements qui maintiennent encore en vie la personne malade mais ne peuvent plus la soigner. Cette forme d’accès aux souhaits de la personne mourante est maintenant admise dans beaucoup de pays européens.

l’euthanasie « indirecte » qui désigne le fait qu’un médicament (dont le but est d’alléger les souffrances du patient) peut induire le décès de la personne, sans que ce soit le but recherché.Dans certains cas d’ailleurs, il est possible de saisir la justice pour le fait de ne pas avoir soulagé la souffrance de la personne, sous l’excuse de ne pas avoir voulu accélérer le moment de sa mort.

le « suicide assisté » où un moyen de mettre fin à ses jours est mis à disposition /d’un malade  encore lucide. Cette dernière forme est également très controversée. Elle est légale en Suisse et admise en Suède.

Cependant, l’euthanasie  reste totalement prohibée en Pologne, en Roumanie, en Grèce, en Bosnie,  en Croatie, en Serbie, et en Irlande. Les législations et avis sur l’euthanasie divergent donc énormément en fonction des pays. Bien sûr, il y a des convictions religieuses (notamment catholiques en Europe) sous-jacentes aux réticences face à cette question.  Mais le rôle du médecin est lui aussi discuté: Est-il en droit de décider de la mort d’un malade ou de son anticipation, même lorsque celle-ci est inévitable et devant survenir sous peu ? Ne serait-ce pas trop de responsabilités  à lui confier ? Cela ne déséquilibrerait-il pas encore plus la relation médecin/malade ? Autant de questions qui brûlent les lèvres au cours des débats actuels…