Et si l’insomnie n’était pas que dans la tête ?

Des chercheurs ont trouvé sept gènes de l’insomnie, un trouble qui touche un tiers de la population adulte française. Cette découverte déconstruit l’idée que l’insomnie est un trouble exclusivement psychologique, ce qui ouvre les portes à l’élaboration de nouveaux traitements plus efficaces.

Une équipe de chercheurs s’est penchée sur l’insomnie et ses causes, qui ont jusque-là toujours été considérées comme seulement psychologiques. Très peu d’études ont été menées pour définir les causes de ce trouble du sommeil, qui pourtant comporte des risques importants de dépression, d’hypertension ou d’insuffisance cardiaque sur le long terme.

Les différents traitements actuels possibles pour soigner l’insomnie chronique vont de la thérapie comportementale, à des traitements médicamenteux. Certains patients se tournent également vers une médecine alternative, plus douce, comme la phytothérapie ou l’acupuncture. Bien que pour certains ces traitements donnent des résultats positifs, pour d’autres le calvaire persiste.

La recherche sur les causes biologiques de l’insomnie menée par les professeurs Danielle Posthuma (VU et VUmc) et Eus Van Someren (Institut néerlandais pour les neurosciences, VU et VUmc) pourrait redonner espoir et reconnaissance aux insomniaques. 
En démêlant les mécanismes biologiques qui provoquent la prédisposition, l’étude a ouvert de nouvelles perspectives de traitement.

L’insomnie est dans les gènes

Au cours de l’étude, les chercheurs ont pu identifier sept gènes de l’insomnie, dont un déjà connu pour son rôle dans les syndromes de mouvements périodiques nocturnes et des jambes sans repos.

Il a également été découvert une forte corrélation génétique avec les troubles anxieux, la dépression et le névrotisme. « Ceci est une conclusion intéressante, car ces caractéristiques ont tendance à aller de pair avec l'insomnie. Nous savons maintenant que cela est dû en partie à une base génétique partagée », explique Anke Hammerschlag (VU), neuroscientifique, étudiante en doctorat et première auteure de l'étude.

Le professeur Van Someren estime que les résultats de cette étude sont encourageant pour trouver de nouvelles méthodes de traitement.