En France, le don d’ovocytes reste trop rare.

Le don d’ovocytes ou d’ovules n’est pas encore un réflexe pour toutes les femmes en capacité de le faire alors que plus de 3000 couples infertiles sont inscrits sur la liste d’attente. Bien que le nombre de donneurs soit en augmentation constante, ce chiffre reste très largement insuffisant. “Cette année, il faudrai

Le don d’ovocytes ou d’ovules n’est pas encore un réflexe pour toutes les femmes en capacité de le faire alors que plus de 3000 couples infertiles sont inscrits sur la liste d’attente. Bien que le nombre de donneurs soit en augmentation constante, ce chiffre reste très largement insuffisant.

“Cette année, il faudrait 900 donneuses et 300 donneurs (de sperme) pour répondre aux besoins des 3.000 couples infertiles actuellement en attente”, souligne le Pr Dominique Royère, responsable des dons à l’Agence de la Biomédecine, qui vient de lancer sa première campagne radio pour encourager cette démarche. En 2013, les chiffres indiquaient que seules 456 personnes auraient fait don de leurs ovules et spermatozoïdes.

Afin de faire en sorte que le nombre de donneurs augmente, une campagne d’information a été récemment lancée, car la pénurie s’explique avant tout par ce manque d’information auprès des personnes fertiles. Aurélie fait, par exemple, partie de ces récents donneurs qui ont pris conscience de ce problème grâce a des brochures distribués dans les salles d’attentes. “Avoir des enfants est la plus belle chose qui me soit arrivée dans la vie et je me suis dit que ces ovocytes détruits chaque mois et qui ne servent à rien, pourquoi ne pas en faire profiter des femmes qui n’ont pas la chance d’avoir des enfants naturellement”, témoigne la jeune mère de deux enfants. Pour le moment, la majorité des donneurs ont franchi ce pas afin d’aider un couple ami.

Ce que la plupart des personnes ignorent, c’est que ces dons sont totalement anonymes et gratuits. La seule condition pour les femmes est d’être âgées entre 18 et 37 ans et d’avoir déjà eu un enfant.

Encourager le don par différents biais

Hormis les campagnes d’information au travers de brochures et médiatisation, d’autres méthodes ont été mises en place pour appeler à une plus grande générosité des personnes fertiles. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé il y a un mois vouloir réduire ces restrictions en élargissant la fourchette d’âge alors que le Groupe d’ Etude pour le Don d’Ovocytes (GEDO) tente de réfléchir à un encouragement tant sur le plan financier que psychologique.

“Ce que ces femmes veulent surtout, c’est une reconnaissance”, estime le Dr Letur, gynécologue endocrinologue à l’Institut Mutualiste Montsouris (IMM) à Paris. Alors qu’en France, les dons sont pris en charge à 100 % mais pas récompensés financièrement, en Espagne, une rémunération forfaitaire d’environ 1000 euros est attribuée aux femmes ayant été acceptées au sein du programme de dons. Et cela fonctionne puisque les dons d’ovocytes avoisineraient les 16.000 par an, selon la presse espagnole.

“Les donneuses en Espagne ont un âge moyen de 26 ans, 42% vivent en couple et 45% ont déjà un enfant”, indique le Dr Valérie Vernaeve, directrice médicale de la clinique Eugin à Barcelone. Ce qui est d’autant plus frappant est que 53 % des dons viennent de Françaises.

Mais contrairement à la France, l’ Espagne se montre moins performante au niveau de l’accès aux interventions pour les couples fertiles puisque celles-ci coûtent 6000 euros. Un montant excluant d’office les personnes les moins fortunées.

Texte : AFP / pg