Étude sur les effets des vapeurs de cigarette électronique

La cigarette électronique (e-cigarette) est de plus en plus utilisée depuis son invention en 2003. Tout comme pour la cigarette traditionnelle, les utilisateurs exposent leurs voies aériennes, cellules de l’immunité et bactéries commensales aux vapeurs (EV) dont les effets sont méconnus. Afin d’améliorer les connaissances à ce sujet, une étude a

La cigarette électronique (e-cigarette) est de plus en plus utilisée depuis son invention en 2003. Tout comme pour la cigarette traditionnelle, les utilisateurs exposent leurs voies aériennes, cellules de l’immunité et bactéries commensales aux vapeurs (EV) dont les effets sont méconnus. Afin d’améliorer les connaissances à ce sujet, une étude a été menée, mettant en oeuvre des tests sur cellules humaines ainsi que sur modèle murin, et est publiée dans le Journal of Molecular Medicine (DOI : 10.1007/s00109-016-1378-3).

Les différents tests cellulaires ont été réalisés en triplicats biologiques et techniques. Il est montré dans cette étude que la e-cigarette provoque une diminution de l’activité antimicrobienne des cellules HaCaTs (kératinocytes modélisant l’épithélium du nasopharynx) de part l’augmentation du nombre de bactéries MRSA (Staphylocoques dorés résistants à la méthicilline) infectant ces cellules préalablement exposées à des extraits de vapeur (EVE), à faible ou forte teneur en nicotine, selon un modèle dose-dépendant en nicotine (8 mg/mL, p

Les effets de la e-cigarette ne semblent pas se limiter au tissu cellulaire de surface du nasopharynx. En effet, l’étude montre également un diminution d’activité antimicrobienne des macrophages exposés par EVE (395%, p10% et 2 protéines diminuées de >50%). Le taux de Pentraxin-3 (marqueur d’inflammation aiguë) dans le sérum des souris exposées est également augmenté (p<0.001).

Bien que bénéficiant d’une publicité favorable par rapport à la cigarette traditionnelle, la e-cigarette n’en est pas moins source de dangers comme montré dans cette étude, sur l’épithélium du nasolarynx, l’immunité et la virulence d’un pathogène connu des voies aériennes supérieures. Des études complémentaires sont nécessaires pour par exemple déterminer avec plus de précision le mode de cytotoxicité mis en oeuvre ou les effets in vivo où les cellules disposent d’une couche protectrice de mucus. S’il faut attendre plusieurs dizaines d’années pour obtenir des données d’épidémiologie statistiquement relevantes, de telles études permettent déjà de mettre en garde contre les dangers de la e-cigarette en général car les résultats obtenus ici concernent différentes marques et formulations de contenus.

Texte : jd / esanum

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