Diagnostic de cachexie cancéreuse: une course contre la montre

La cachexie est une perte de masse corporelle irréversible, associée à une atrophie musculaire et des altérations métaboliques. L’augmentation des apports nutritionnels ne suffit pas pour traiter ou soigner la cachexie. Cette dernière peut être observée au cours de plusieurs maladies : anorexie, BPCO, SIDA, tuberculose, cancer… La cachexie cancé

La cachexie est une perte de masse corporelle irréversible, associée à une atrophie musculaire et des altérations métaboliques. L’augmentation des apports nutritionnels ne suffit pas pour traiter ou soigner la cachexie. Cette dernière peut être observée au cours de plusieurs maladies : anorexie, BPCO, SIDA, tuberculose, cancer…

La cachexie cancéreuse est produite par des substances sécrétées par la tumeur. Plus de 50% des patients avec un cancer présenteraient une cachexie au moment du décès et elle serait la cause du décès de 30% des patients cancéreux (doi: 10.1155/2014/168407). En conséquence, la détection précoce de ce trouble chez les patients atteints de cancer apparaît primordial et les études sur le sujet sont nombreuses.

Les chercheurs du Centre universitaire de santé McGill (CUSM) ont mené une étude, publiée dans le journal Clinical Nutrition. Dans le cadre de leur étude, les auteurs ont appliqué cinq critères cliniques et de la laboratoire à 292 patients cancéreux afin de diagnostiquer chez eux une cachexie cancéreuses. Leur objectif principal étant la mise à disposition d’un outil de diagnostic de la cachexie avant qu’elle ne devienne irréversible aux médecins.

Dans un premier temps, les chercheurs ont déterminé 5 critères de diagnostic :

  1. les valeurs biochimiques : taux de protéines, leucocytes, anémie, hypoalbuminémie
  2. l’apport alimentaire
  3. la perte de poids modérée (≤5%)
  4. la perte de poids significative (>5%/six derniers mois)
  5. l’échelle de performance ( ECOG ≥ 3)

Ces critères ont ensuite permis d’établir 4 stades de sévérité de la maladie : NCa (sans cachexie), PCa (pré-cachexie), Ca (cachexie), RCa (cachexie réfractaire).

L’ensemble de ces données permet aux médecins la mise en place d’une prise en charge adaptée à l’état du patient et une amélioration de sa qualité de vie. Le relevé de ces différentes données est à intégrer dans la prise en charge routinière.

Pour les chercheurs, il est nécessaire que les recherches sur la cachexie cancéreuse continuent, car toutes ses causes ne sont pas encore connues et sa prise en charge en centres oncologiques reste trop rare.

Texte : esanum / pg
Photo : Nielskliim / Shutterstock