Découverte d’une nouvelle forme aggressive du VIH

Une étude récente publiée dans le journal EBioMedecine et réalisée par une équipe de chercheurs du laboratoire KU Leuven’s for Clinical and Epidemiological Virology, relate la découverte d’une nouvelle forme du Virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui serait plus aggressive que les formes, jusqu’alors, connues. Avant de pouvoir pénèt

Une étude récente publiée dans le journal EBioMedecine et réalisée par une équipe de chercheurs du laboratoire KU Leuven’s for Clinical and Epidemiological Virology, relate la découverte d’une nouvelle forme du Virus de l’immunodéficience humaine (VIH), qui serait plus aggressive que les formes, jusqu’alors, connues.

Avant de pouvoir pénètrer dans les cellules humaines, le virus du VIH doit s’y ancrer. Lors d’une infection “normale” le virus se sert des recepteurs C-C chimiokine de type 5 (CCR5) pour s’incruster dans l’organisme, puis après quelques années en bonne santé, le virus passe au co-récepteur CXCR4: le virus du VIH évolue alors en SIDA. La forme de virus découverte par les chercheurs s’accrocherait bien plus rapidement au co-récepteur CXCR4 accèlérant ainsi de manière considérable l’évolution de l’infection.

L’étude a été réalisée à Cuba; les chercheurs ont comparé le sang de 73 patients récemment infectés par le VIH avec le sang de 22 patients qui ont développé le sida suite à une évolution “normale” de la maladie. Suite à cette comparaison, il a été établie que le taux de molécule nommée RANTES était bien supérieur à la normale. Cette dernière participe à la réponse immunitaire du corps humain et est associée à CCR5, le co-recepteur à auquel le virus s’attache en premier après l’infection. Le fait que la molécule défensive RANTES soit présente en aussi grande quantité laisse supposer que les protéines CCR5, comme point d’ancrage pour le retrovirus n’étaient plus disponibles. Ce dernier s’est donc à la place directement dirigé vers le co-récepteur CXCR4, accélérant ainsi l’infection du sida.

Le passage de CCR5 à CXCR4 est normalement un processus long et difficile pour le rétrovirus. Or les résultats obtenus lors de cette étude laisse supposer que le nouveau virus serait le résultat de la combinaison fragments issus de plusieurs sous-types du VIH. Un de ces segments contenait notamment une protéase (enzyme clivant les protéines en nouveaux virus) très active issu du sous-type D. Cette enzyme permet une prolifération rapide du virus et il est, selon les auteurs, possible, que ce soit cette même enzyme qui permette un passage rapide du virus au co-récepteur CXCR4.

À l’heure actuelle, le plus grand souci est la rapidité d’évolution de cette nouvelle forme du virus. Cette nouvelle variante du virus évoluerait en seulement trois ans en sida. Une évolution si rapide, que les malades ne sont pas toujours au courant de leur séropositivité: selon l’OMS, le délai entre l’infection par le VIH et le diagnostic du sida peut aller de 10 à 15 ans, voire plus…