Covid-19 : en Suisse, lancement d'un essai clinique sur le traitement préventif des personnes contact

Une étude clinique a été lancée en Suisse afin d’étudier l'impact de traitements préventifs contre le Covid-19. L’essai portera sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine, le lopinavir/ritonavir, et une surveillance clinique étroite chez des personnes ayant été en contact rapproché avec des patients infectés.

Une étude clinique a été lancée en Suisse afin d’étudier l'impact de traitements préventifs contre le Covid-19. L’essai portera sur l'efficacité de l'hydroxychloroquine, le lopinavir/ritonavir, et une surveillance clinique étroite chez des personnes ayant été en contact rapproché avec des patients infectés.

Cet essai, appelé CoPEP, est mené depuis fin avril par les Hôpitaux Universitaires de Genève, l'Hôpital Universitaire de Bâle et l'Institut Tropical et de Santé Publique Suisse. Il durera entre quatre et six mois et inclura environ 400 participants, exempts de tout symptôme mais ayant été en contact étroit avec des patients récemment diagnostiqués positifs au Covid-19.  

Cette stratégie «en anneau» - déjà utilisée pour contenir les épidémies de grippe - consiste à fournir des thérapies prophylactiques aux personnes qui ont été en contact étroit avec des personnes infectées.

Déroulement

L’étude sera proposée à des membres d’une famille ou à des collègues qui auraient été en contact rapproché avec une personne dont l’infection au Covid-19 est avérée. Chaque participant sera affecté de manière aléatoire à l’un des trois groupes :

Tous les participants seront suivis quotidiennement, afin de détecter s’ils présentent des symptômes du Covid-19.

Trois semaines après le début de l’étude, les chercheurs observeront quels participants auront développé une infection au Covid-19, et auquel cas son degré de sévérité. « Si l'un des deux médicaments ou les deux se révélaient efficaces, cela nous permettrait de réagir rapidement lorsque de nouveaux cas apparaîtront. Nous pourrions ainsi atténuer les secondes et troisièmes vagues tant redoutées de la pandémie.» confie le Dr Niklaus Labhardt.

La Pre Alexandra Calmy, médecin cheffe de l'Unité VIH du Service des maladies infectieuses des HUG, qui dirige cette étude, ajoute : «La prophylaxie post-exposition pourrait être une approche pragmatique pour contenir ou ralentir les nouvelles épidémies à un stade précoce. Protéger les personnes contact contre la maladie est non seulement souhaitable du point de vue individuel, mais pourrait également s'avérer être une approche de santé publique innovante, dans le contexte actuel».

L’étude est soutenue par Edmond de Rothschild, l'Union Bancaire Privée, la Fondation pour la Recherche et le Traitement Médical et la Fondation privée des Hôpitaux universitaires de Genève.