Colère des étudiants en médecine après l’échec des ECNi blancs

Le premier test national des ECNi sur tablette, du 7 au 9 décembre, s’est soldé par un échec. En cause, un problème informatique lié à une surcharge des serveurs. C’est la première année que les ECN sont prévues sous forme informatisée. Presque 8300 étudiants de sixième année sont concernés.



Cette année, le concours des ECN est entièrement informatisé et a été renommé pour l’occasion «ECNi» (ou iECN). Au programme : dix-huit dossiers cliniques progressifs, cent vingt questions isolées et une épreuve de LCA (lecture critique d’article). Exit le format papier : l’intégralité des épreuves se déroule sur tablette tactile !

Une première tentative nationale ratée

Si une réforme des ECN était nécessaire et globalement approuvée, elle soulevait de nombreuses inquiétudes chez les étudiants portant sur les conditions de l’épreuve, l’organisation et la stabilité du réseau.

Ces craintes étaient fondées. Lundi 7 décembre, les futurs internes ont été déconnectés de la plate-forme à cause d’une surcharge des serveurs informatiques, ce qui a conduit à l’annulation de l’épreuve.

Rebelote le lendemain, après seulement quarante minutes. Cette fois, c'est une surcharge de la mémoire vive de l’application qui est en cause. Le troisième jour d’examen portait sur la LCA : cette épreuve s’est bien mieux déroulée mais le sujet a été raccourci et une épreuve ajoutée pour l’après-midi, les étudiants étant informés tardivement.

Une « promo crash test »

Pourquoi cette épreuve, préparée depuis longtemps, a-t-elle été un tel échec ? Le nombre d’étudiants prévus pour l’examen blanc étant connu largement à l’avance, beaucoup se demandent pourquoi les serveurs n’ont pas été adaptés en conséquence. Faute de moyens ? Manque d’investissement matériel ? L’organisme chargé de l’organisation, le Centre National de Gestion (CNG), est pointé du doigt.

L’Association Nationale des Étudiants en Médecine de France (ANEMF) demande dans un communiqué de presse a être reçue par Marisol Touraine (ministre de la Santé) et Thierry Mandon (secrétaire d’État à l’Enseignement supérieure et la Recherche). Elle réclame aussi une «enveloppe budgétaire d’urgence» pour pallier aux dysfonctionnements techniques rencontrés.

Déjà auto-baptisés «promo crash test», les étudiants et étudiantes de sixième année se sont mobilisés massivement pour exprimer leurs inquiétudes. Sur Twitter et les réseaux sociaux a fleuri le hashtag #PromoCrashTes. Idem dans plusieurs villes de France où les étudiants ont posé façon «photo de classe». Le message à destination des organisateurs de l’examen est clair : ils ont le sentiment d’être pris pour des cobayes.

En attendant de nouvelles épreuves blanches, prévues en février ou mars, l’ANEMF se dit prête à se mobiliser si aucune mesure n’est prise. Le CNG, par la voix de Philippe Touzy, chef du département concours, se veut rassurant. Pour lui, ces tests serviront à améliorer les épreuves futures. Pour mémoire, l’examen lui-même aura lieu en juin 2016.

Texte : esanum / sb

Photo : RimDream / Shutterstock