La cigarette électronique plus cancérigène que le tabac ?

Ce n’est pas la première fois que la cigarette électronique est au cœur de toutes les préoccupations. Avec plus de deux millions d’utilisateurs en France et huit millions en Europe, c’est un marché, dont la croissance exponentielle soulève aussi des questions sanitaires.

Ce n’est pas la première fois que la cigarette électronique est au cœur de toutes les préoccupations. Avec plus de deux millions d’utilisateurs en France et huit millions en Europe, c’est un marché, dont la croissance exponentielle soulève aussi des questions sanitaires.

Une étude américaine publiée le 21 janvier dans le New England Journal of Medicine met en évidence que les cigarettes électroniques serait cinq à quinze fois plus cancérigène que le tabac. Il a en effet été constaté que du formaldéhyde (composé organique, qui, à température ambiante, est un gaz inflammable) pouvait se former lors du processus de vaporisation des cigarettes.

En comparant la vapeur produite à faible et à haut voltage, ils ont constaté que chauffé à faible voltage (3,3 volts), le liquide composé de nicotine, d’agents chimiques aromatisant, de propylène-glycol et de glycérine ne produit pas formaldéhyde mais lorsque le liquide est chauffé avec un voltage élevé (5 volts) le taux de formaldéhydede est bien plus élevé que dans les cigarettes normales.

Ainsi un consommateur d’e-cigarette qui inhalerait trois millilitres de ce liquide vaporisé chauffé à haut voltage, absorbe par la même occasion 14 milligrammes de formaldéhyde. Des chiffres assez impressionnants lorsque l’on sait qu’un gros fumeur fumant un paquet de cigarette par jour en absorbe seulement trois milligrammes environ. Sur le long terme, l’inhalation de 14 milligrammes (+ ou – trois mg près) de ce cancérogène chaque jour pourrait multiplier par 5 à 15 fois le risque de cancer, selon de précédentes études.

Il convient cependant de mettre un bémol à ces observations : les observations ont été faites avec une chauffe extrême de la vapeur. Or les cigarettes électroniques sont munies d’une résistance qui régule la température de chauffe du liquide. Ce qui implique qu’à moi de changer cette résistance, le liquide n’est pas chauffé à haut voltage. Par ailleurs, le professeur Peter Hajek, directeur de la division sur le tabagisme à la faculté de Médecine et de dentisterie de Londres rappelle que la surchauffe du liquide modifie le goût de la vapeur inhalée, c’est pourquoi ses consommateurs éviteraient d’avoir recours à cette technique. Ajoutant que même si la cigarette électronique elle l’est bien moins que la cigarette traditionnelle. Le débat reste donc ouvert.

Sources/ crédits photo : AFP