Caractérisation particulière de l’architecture de la rétine dans la maladie de Parkinson

Dans un article paru en mai dans le « Journal of the Neurological Sciences », l’équipe de la chercheuse prometteuse Jessica Chorostecki s’est intéressée à la composition particulière de la rétine chez les patients atteints de la maladie de Parkinson à l’aide de tomographie par cohérence optique (OCT – optical coherence tomography). L’OCT est une

Dans un article paru en mai dans le « Journal of the Neurological Sciences », l’équipe de la chercheuse prometteuse Jessica Chorostecki s’est intéressée à la composition particulière de la rétine chez les patients atteints de la maladie de Parkinson à l’aide de tomographie par cohérence optique (OCT – optical coherence tomography).

L’OCT est une technique d’imagerie assez récente et non invasive permettant, à l’aide de rayons infrarouges et d’interférométrie au laser,  d’explorer les segments antérieur et postérieur de l’œil, et notamment la cornée et la rétine. Elle produit des images en coupes axiales, pouvant par exemple de visualiser la macula en obtenant une image proche de son histologie. Aussi, elle est devenue un outil de routine en neuro-ophtalmologie, car elle représente un outil dans le diagnostic, l’évolution et le pronostic des maladies du nerf optique et des voies visuelles antérieures prégéniculées, en permettant une analyse quantitative, objective et reproductible de l’épaisseur moyenne de la couche des fibres ganglionnaires péripapillaires. On est alors capable de classer les atteintes des voies visuelles antérieures en deux catégories :

-diminution progressive de l’épaisseur de la couche des fibres ganglionnaires péripapillaires vers l’atrophie (par exemple dans les névrites optiques).

OU

-augmentation de l’épaisseur de cette couche suivie d’une diminution, soit vers une normalisation (comme dans l’œdème papillaire de l’HTIC idiopathique) ou vers l’atrophie (comme dans les neuropathies optiques ischémiques antérieures).

Aussi, comme les patients atteints de Parkinson présentent souvent des troubles visuels tels des déficiences de l’acuité visuelle, de l’orientation visuo-spatiale ainsi que des hallucinations visuelles, l’équipe de J. Chorostecki s’est penchée sur les dommages potentiels causés sur la rétine et fibres optiques par le manque de dopamine et les dépôts d’alpha-synucléine caractérisant cette pathologie, au niveau rétinien.

A l’issue de l’examen « en aveugle » par OCT de 101 patients ayant la maladie Parkinson  et 46 personnes saines, et de multiples mesures, cette équipe de chercheur a pu mettre en évidence que : Les patients parkinsonniens ne présentent pas de fibre rétinienne péripapillaire significativement plus fine, contrairement à ce à quoi l’on pouvait s’attendre. Cependant, le volume maculaire, lui, était  significativement plus diminué dans cette population.

Aussi, la méthode de segmentation intra-rétinienne permise par l’OCT a montré que ces patients présentent des épaisseurs réduites des couches de cellules ganglionnaires, et couches interne plexiforme et interne et externe nucléaires. Toutefois, ils ont pu mettre en évidence une augmentation d’épaisseur significative de la couche externe plexiforme, contrastant avec les autres couches plus fines.

Cette découverte de la prise d’épaisseur de la couche externe plexiforme de la rétine pourrait alors très probablement être la preuve de l’agrégation d’alpha-synucléine à ce niveau rétinien et pourrait, en mettant sur la piste de nouvelles études pour confirmer ce fait, mener à de nouvelles implications cliniques thérapeutiques ophtalmologiques pour les malades atteints de la maladie de Parkinson…

Texte : esanum