L’association entre bêta-carotène et mortalité globale analysée

Il est généralement présumé par la communauté scientifique que la bêta-carotène ou provitamine A, pourraient prévenir les dommages liés au stress oxydant. Si ce dernier est fonctionnement normal de l’organisme il peut devenir pathologique et générer des molécules à fort potentiel oxydatif : les radicaux libres. Des études animales ont montré un

Il est généralement présumé par la communauté scientifique que la bêta-carotène ou provitamine A, pourraient prévenir les dommages liés au stress oxydant. Si ce dernier est fonctionnement normal de l’organisme il peut devenir pathologique et générer des molécules à fort potentiel oxydatif : les radicaux libres. Des études animales ont montré un effet anti-oxydant des bêta-carotènes, capables de contrer l’effet des radicaux libres.

Des études observationnelles ont montré une association entre consommation importante de bêta-carotène et diminution du risque de mortalité générale. Cependant cette association n’est pas toujours vérifiée et des études sur le taux de bêta-carotène ont mis en évidence des résultats contradictoires. En se basant sur l’effet plausible qu’ont les bêta-carotènes sur la durée de vie une méta-analyse a été menée et publiée dans le journal Scientific Reports (DOI: 10.1038/srep26983).

Une recherche compréhensive de la littérature portant sur la relation entre consommation ou concentration sanguine de bêta-carotène et mortalité générale a été menée jusqu’à fin mars 2016. Les études prospective, de cohorte, sur population générale saine, qui s’intéressaient à la mortalité globale comme résultat principal, présenté en tant que risque relatif avec détermination des intervalles de confiance à 95% (ou avec possibilité de les calculer) ont été prises en considération. Ainsi 13 études ont été inclues dans cette méta-analyse, une seule prenait en compte à la fois la consommation et la concentration sanguine. Ces études (9 en Europe, 2 aux USA et 2 au Japon) représentent 174’067 patients, dont 17’657 cas de décès. Les résultats étaient ajustés à l’âge dans toutes les études, ainsi qu’à l’IMC, la consommation de tabac, d’alcool, les maladies chroniques et l’activité physique pour certaines.

Les analyses statistiques ont montré une association entre une forte consommation de bêta-carotènes (7 études concernées) et un risque moindre de mortalité générale (RR=0.83), sans hétérogénéité entre les groupes de faible ou forte consommation. L’analyse en sous-groupes montre une différence des résultats sur la base de l’historique des maladies chroniques. Aucune étude n’affectait particulièrement le résultat général (RRs entre 0.80 et 0.87 en retirant une par une chaque étude de l’analyse).

En ce qui concerne le niveau sanguin de bêta-carotène (7 études), une association apparaît entre forte concentration et risque diminué de mortalité générale (RR=0.69), avec une faible hétérogénéité entre les groupes. Dans ce cas, l’analyse par sous-groupe montre des différences basées sur l’historique de maladies chroniques, l’IMC, l’activité physique, la prise de vitamines et le niveau de cholestérol. De mếme que précédemment, aucune étude n’avait d’impact particulier sur le résultat global (RRs entre 0.67 et 0.72).
Des analyses statistiques spécifiques n’ont révélé aucun biais d’étude au sein de cette méta-analyse.

Les résultats de cette analyse semblent donc en faveur d’une alimentation riche en bêta-carotène et de taux sanguins élevés, qui apparaissent inversement associés au risque de mortalité générale. Ceci va à l’encontre de différents essais qui avaient montré un effet nul ou adverse d’une supplémentation à haute-dose de bêta-carotènes sur la mortalité. Selon les auteurs, l’origine naturelle ou synthétique des bêta-carotènes peut avoir une influence en terme d’interaction synergique avec d’autres micronutriments présents dans la nourriture naturelle. De plus les doses utilisées dans les essais de supplémentation étaient supérieures aux doses journalières recommandées. Enfin, il n’est pas exclu que les associations observées soient influencées en partie par d’autres nutriments du régime alimentaire. A l’heure de la médecine personnalisée, d’autres études basées sur des populations ayant des habitudes alimentaires spécifiques sont nécessaires afin de clarifier la relation dose-réponse et de mettre en place des conseils diététiques particuliers.

Texte : jd / esanum
Photo : greanggrai hommalai / Shutterstock


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