Autotest de dépistage du VIH : comment ça marche ?

Depuis le mardi 15 septembre 2015, un autotest de dépistage du VIH est disponible librement dans près de 9000 officines françaises. Il est vendu sous forme de kit, fabriqués par AAZ, une société française. Ce nouveau dispositif espère augmenter le nombre de dépistages au sein de la population. Autotest de dépistage du VIH, présentation: Cet auto

Depuis le mardi 15 septembre 2015, un autotest de dépistage du VIH est disponible librement dans près de 9000 officines françaises. Il est vendu sous forme de kit, fabriqués par AAZ, une société française. Ce nouveau dispositif espère augmenter le nombre de dépistages au sein de la population.

Autotest de dépistage du VIH, présentation:

Cet autotest de dépistage est un kit, coûtant entre 25 et 28 euros, comportant entre autres un autotest et un piqueur. Le principe est simple : il suffit de se piquer le doigt afin d’en prélever une goutte de sang et de l’appliquer sur l’autotest (un peu comme font les diabétiques pour leurs tests de glycémie). Après quinze minutes d’attente, le résultat peut être lu : si une seule bande apparaît, l’usager est probablement séronégatif ; si deux bandes apparaissent, il est sûrement séronégatif.

En effet, l’autotest est placé dans une solution contenant des anticorps anti VIH-1 et anti VIH-2. Ces derniers se fixent aux antigènes du VIH s’ils sont présents. Il y a alors formation d’un complexe antigène-anticorps, ce qui est à l’origine de l’apparition de la deuxième bande (la première bande est un témoin). C’est une simple technique d’immunochromatographie sur sang total.

Fourni avec une notice claire à destination de tous, le test en lui-même ne prend guère plus longtemps que cinq minutes. Les faux positifs sont rares, de l’ordre de 0,2%. Comme pour tous les tests de sérologie, en cas de séropositivité, une confirmation en laboratoire devra être réalisée.

Quelques limites toutefois : même si le résultat est négatif, le test n’est pas fiable s’il existe une prise de risque remontant à moins de trois mois (six semaines avec les tests classiques). De plus, il est spécifique au VIH et ne dépiste pas les autres IST.

Encourager le dépistage du VIH

Le dépistage devrait se faire après chaque risque d’exposition au VIH. La HAS préconise un dépistage d’au moins une fois dans leur vie aux 15-70 ans. Certaines catégories de personnes jugées à risque (homosexuels hommes, toxicomanes, prostitué(e)s, individus d’origine sub-saharienne) devraient se tester régulièrement.

Les dépistages peuvent bien-sûr être réalisés anonymement et gratuitement à l’hôpital et dans des centres dédiés. Ces autotests ne remplacent pas, mais complètent les structures déjà présentes. Ils concernent les patients qui ne souhaitent pas réaliser les tests classiques car ils préféreraient l’intimité du domicile. Néanmoins ce peut être un problème d’être seul en cas de résultats positifs. C’est pourquoi les personnes qui pratiquent ces autotests se voient remettre le numéro de téléphone de Sida Info Service (0 800 840 800, anonyme et gratuit). Le soutien psychologique s’avère souvent indispensable en cas de découverte d’une maladie grave, comme peut l’être l’infection au VIH.

Trente mille personnes en France sont porteuses du VIH sans le savoir et sont responsables de 60% des contaminations annuels. Le diagnostic se fait en moyenne avec quatre ans de retard. Le dépistage précoce permet une prise en charge, qui, lorsqu’elle est le plus tôt possible, permet de diminuer largement le risque de transmission et accorde une espérance de vie tendant vers celle de la population générale.

Texte : esanum / sb

Photo: Sherry Yates Young / Shutterstock