Autoriser les pharmaciens à prescrire des médicaments : bonne ou mauvaise idée ?

Si la prescription de médicaments est légalement réservée aux médecins, une récente étude britannique constate des opinions et expériences positives dans toute l’Europe pour autoriser les pharmaciens à prescrire.

La solution aux déserts médicaux pourrait se trouver ici.

Si la prescription de médicaments est légalement réservée aux médecins, une récente étude britannique constate des opinions et expériences positives dans toute l’Europe pour autoriser les pharmaciens à prescrire.

De nombreux avantages

Cette étude, publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology, s’est penchée sur un grand nombre d’études, réalisées dans de nombreux pays.

Parmi les sondés, on retrouvait évidemment des pharmaciens, des patients, des médecins, des infirmières, des décideurs et le grand public. Les principaux avantages identifiés dans l’étude comprennent un meilleur accès aux services de santé, la perception de meilleurs résultats pour les patients, une meilleure utilisation des compétences et des connaissances des pharmaciens, une amélioration de la satisfaction au travail et une réduction de la charge de travail des médecins.

Côté pessimistes, les préoccupations concernaient surtout les questions d’organisation et le manque perçu de compétences diagnostiques des pharmaciens.

La France, championne d’Europe du nombre de pharmacies

« La prescription par les pharmaciens est bien avancée dans de nombreux pays comme le Royaume-Uni. Avec la pénurie actuelle de médecins et la formation clinique poussée des pharmaciens, c’est à la fois approprié pour les soins aux patients et l’utilisation de ressources limitées », a déclaré le professeur Derek Stewart, auteur principal de la Robert Gordon University (RGU) School of Pharmacy and Life Sciences, au Royaume-Uni.

En France, la densité de pharmacies sur le territoire est la plus grande d’Europe. Le pharmacien occupe donc une place centrale dans le système de soins, à la ville comme à la campagne. Ce rôle de proximité et de confiance, pourrait ainsi contribuer à résoudre la crise des déserts médicaux.

 « Cet examen est le premier à rassembler les points de vue et les expériences d’un groupe diversifié d’intervenants clés sur la prescription par les pharmaciens, dont les conclusions éclaireront l’élaboration et la mise en œuvre à l’échelle mondiale », a ajouté l’auteur principal Tesnime Jebara, un étudiant au doctorat de l’URGU qui a effectué l’analyse.