L’efficacité du drain d’autotransfusion en cas d’arthroplastie totale de hanche

L’arthroplastie totale de hanche (ATH) s’accompagne d’une chute du taux d’hémoglobine ainsi que d’une perte substantielle de volume sanguin. Cette dernière peut se prolonger après l’opération. C’est pourquoi, les patients sont soumis à des transfusions sanguines, dont la multiplicité peut causer des effets délétères. Une partie de la commu

L’arthroplastie totale de hanche (ATH) s’accompagne d’une chute du taux d’hémoglobine ainsi que d’une perte substantielle de volume sanguin. Cette dernière peut se prolonger après l’opération. C’est pourquoi, les patients sont soumis à des transfusions sanguines, dont la multiplicité peut causer des effets délétères.

Une partie de la communauté médicale recommande ainsi la réutilisation du sang du patient. Des études ont montré que l’utilisation d’un drain d’autotransfusion post-opératoire (PATD) réduisait le taux de transfusion et la perte sanguine. Cependant, son efficacité est toujours sujet à débat. Une méta-analyse, dont les résultats sont à paraître dans le journal Scientific Reports (DOI: 10.1038/srep27461) a récemment été conduite sur le sujet.

Une recherche bibliographique a été effectuée jusque mars 2016 afin d’identifier les études d’intérêt. Il était exclusivement question d’essais contrôlés randomisés de patients d’arthroplastie totale de hanche, comparant le système PATD à un drain d’aspiration fermé (closed-suction drain, CSD). Ainsi, 13 études impliquant 1424 patients ont été incluses à cette méta-analyse.

L’analyse de ces études a révélé une association négative entre le PATD et le besoin de transfusion allogénique (RR=0.56, p=0.0004). De même, la perte de volume sanguin a été constatée (différence moyenne MD= -196.04 mL, p=0.0008). Le taux d’hémoglobine dans les trois premiers jours post-opératoires est supérieur en cas d’utilisation du PATD (MD= 0.28, 0.29 et 0.26, respectivement). Cette différence n’est néanmoins significative qu’au premier jour (p=0.01). Par ailleurs, l’analyse de sensibilité a mis en évidence une étude sans laquelle la différence du taux d’hémoglobine à jour 1 devient non-significative. Inversement, sans les données d’une autre étude, cette différence à jour 3 deviendrait significative.

La durée d’hospitalisation, la réaction fébrile, l’infection, les complications de plaie et les effets indésirables graves ont aussi été analysés. Aucune différence significative n’a été relevée pour ces complications. Cependant, la très faible incidence de complications dans les études analysées peut traduire leur manque de pouvoir de détection.

En conclusion, en raison de la limitation du besoin de transfusions allogéniques, la mise en place d’un drain d’autotransfusion post-opératoire lors d’ATH semble efficace. Aucune conclusion réelle relative à la sécurité du PATD n’a pu être établie ici et d’autres études sont donc nécessaires à ce sujet.

Texte : jd / esanum

Photo : skyhawk x / Shutterstock


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