Le 30 septembre 2014 : une journée de mobilisation des acteurs de la santé aux enjeux multiples.

Le 30 septembre prochain aura lieu une journée nationale de mobilisation en réponse à la loi Macron. En première ligne : les professions libérales (notaires, pharmaciens…), qui s’inquiètent des effets néfastes qu’aurait

Le 30 septembre prochain aura lieu une journée nationale de mobilisation en réponse à la loi Macron. En première ligne : les professions libérales (notaires, pharmaciens…), qui s’inquiètent des effets néfastes qu’aurait la déreglementation sur leur métiers. Les pharmaciens qui s’inquiètent pour leur avenir en cas de fin du monopole officinal font partie des professions mobilisées. Les médecins fermeront eux aussi leurs cabinets. Nous avons cherché à en savoir plus sur les enjeux de cette mobilisation pour les médecins et avons contacté l’UFML (Union Française pour une médecine Libre).

L’UFLM est une association de 4 500 médecins libéraux et hospitaliers de toutes spécialités. La plupart de ses membres ne sont pas syndiqués mais témoignent néanmoins de la volonté de s’engager pour leur métier.

Pour les médecins la journée du 30 septembre est une journée de solidarité avec l’ensemble des professionnels de santé impactés par la loi Macron, car “la santé est une chaine et lorsqu’un maillon est menacé, toute la chaine est en danger” nous répondait un porte-parole de l’UFML.

Cette journée est aussi l’occasion de cristalliser la colère des médecins provoquée par la nouvelle loi de santé de Marisol Touraine et plus particulièrement la généralisation du tiers-payant. Selon le sondage Opinionway commandé par le SML sur un échantillon de 1300 médecins de ville publié le week end dernier  95% des médecins se disent contre cette mesure, perçue comme une “dévalorisation totale des actes médicaux, car la gratuité entraînera une surconsommation médicale. Par ailleurs, la généralisation du tiers-payant entrainera une complexité administrative épouvantable, beaucoup de médecins n’ont pas de secrétaires et le temps passé avec les démarches administratives, sera du temps en moins consacré aux patients“.

L’UFML ne s’en cache pas, elle est contre l’augmentation de l’influence d’acteurs financiers privés dans le système médical français. Très active sur ce sujet, l’association est en effet consciente des dangers que cela représente pour les médecins et en particulier pour leur exercice de la médecine (indépendance et liberté de prescription notamment). C’est donc une volonté “d’alerter les pouvoirs publics et les citoyens sur cette financiarisation de la santé”, qui motive la mobilisation à venir des médecins, “car demain la santé ne sera sûrement plus financée par les cotisations sociales régies par un gouvernement élu par le peuple, mais par des puissances financières qui n’auront pas les mêmes objectifs”.

L’enjeu de cette action massive sera aussi de “continuer le travail pédagogique des médecins vis-à-vis des patients, qui pour beaucoup déjà conscients des problèmes rencontrés à l’heure actuelle par la médecine française. Ils vivent la pénurie de médecins, à la campagne bien évidemment mais aussi en ville. Ils se sentent concernés par ce problème, lorsqu’eux-mêmes ou leurs proches ne trouvent pas de gynécologues ou d’ophtamologues prenant de nouveaux patients”. Cela fait en effet quelques années que les perceptions du métier de médecin évoluent. Les médecins bien sûr sont en première ligne dans la pédagogie des patients, mais les médias jouent eux aussi un rôle important.

L’UFML n’est évidemment pas seul dans ce combat, il y a en France de nombreux syndicats de médecins et “même s’ils avancent en ordre un peu dispersé, il y a des alliances en train de se batir de façon à faire front commun contre notamment ce projet de loi de Marisol Touraine et dont le coup d’envoi serait le 30 septembre, avec la fermeture de cabinets.“

Une journée placée sous le signe de la colère et “du refus de négocier”, pour ces professionnels de la santé, qui se sentent mis en danger par les réformes sociales et économiques récentes.