L’avortement, une pilule qui ne passe pas

En janvier dernier à Paris se déroulait « La marche pour la vie 2014 ». Avec près de 40.000 marcheurs, cette manifestation se soulevait contre l’amendement de la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, dans lequel l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) sera ouvert aux femmes qui «ne veulent pas poursuivre une grossesse» et non plus parce que «leur état les place dans une situation de détresse», comme écrit dans la loi Veil de 1975.
"Si l'on supprime cette condition, laissée à la libre appréciation de la femme, c'est la porte ouverte à l'enfant à la carte, trié sur le sexe", prévient Jean-Marie Le Méné qui milite pour "le droit à la vie". Les anti-IVG protestaient également contre un autre amendement, qui étend le « délit d'entrave » au droit d'avortement au fait d'empêcher les femmes de s'informer sur l'IVG.
Le droit à l’avortement, n’en est pas un encouragement, on ne subit pas un avortement par plaisir et les craintes de dérives eugéniques ne sont que de simples fantasmes. Cette technique n’est effectivement pas sans risques ni conséquences sur la santé mais sa légalisation permet d’éviter le recours aux voies clandestines et les décès qui étaient souvent provoqués par cette pratique. .
La remise en question de cette avancée sociale majeure du XXème siècle fait particulièrement fureur en Espagne, où le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a mis en place un projet de loi visant à limiter le droit à l'avortement. Avorter devient un délit passible de la prison. «Nous défendons la femme, puisque dans la loi de 1985, c’est elle qui était poursuivie par la justice. Désormais, ce sera le médecin qui sera visé», déclare le ministre de la justice espagnole, Alberto Ruiz-Gallardón. Toute candidate à l’avortement ne pourra plus invoquer que deux motifs : le viol (jusqu’à la 12e semaine) ou un «danger pour sa santé physique et psychique». La malformation du fœtus ne constituera plus une raison valable, sauf si ses chances de survie sont très faibles.Le pays rejoindrait le groupe des pays de l’Union européenne qui limitent ou interdisent aujourd'hui l’avortement (Irlande, Luxembourg, Pologne, Chypre et Malte) et réduirait à néant des années d’avancée progressiste du gouvernement Zapatero.

Le fait que certains pays voisins reviennent sur des mesures aussi importantes m’effraie. Et vous que pensez-vous de ces évolutions ?